Posté(e) 26 juillet 2018 J'ai une brosse à dents électrique Un aspirateur robot,Un diffuseur de douces musiques Et un super frigo ; Une liseuse de poèmes Avec lumière incorporée, Un mur qui m'aime Avec des amis enregistrés ; Quand je tire la chasse, J'éteins la télé, Quand je perds le temps qui passe, Je me mets à pleurer ; J'ai un réveil qui trépasse A chaque fois qu'il doit sonner ; J'ai aussi un souffleur D'ondes magiques près de mon lit, Pour dormir à l'heure Sans avoir de longues insomnies … Je viens d'acheter, Comble du luxe, Un poster un peu fané De Castor et Pollux … Absolument pas obscur. Protecteurs des marins, Ces dioscures, je le jure, Je les ai eus pour une poignée de mains ! J'ai des albums de Disney, En relief Et en trois D Qui m'en fera grief ? Je reviens du bazar du coin Avec un stylo magique Qui guidera ma main Quand je me sens apathique . Sans parler de la machine à hamburger Qui toute seule, me prépare le repas, Alors que j'étais presque en guerre Avec tous ces mots qui n'venaient pas ! On m'a offert un portable, Aussi, et ce n'est pas un cadeau : Etre, à tout moment, joignable, Même en plein orgasme avec un eskimo ..? Que faire de toutes ces machines indispensables, Quand on vous les a offertes pour Noël, Vous n'pouvez pas dire : " c'est lamentable" … Sans passer pour quelqu'un d'irréel ! J'ai trouvé la machine à écrivain muet, Gonflée à l'amour et surtout, aux rêves. Pour que les mots courent sur le papier, Il faut aimer sans que cela ne s'achève. Les rêves ... je ne les ai pas achetés, Je suis née avec, je ne sais plus où, Ce sont eux qui m'ont inspirée Toujours, et partout ! Et puis j'ai un ordinateur, Complexe et plein de chemins inconnus, Quelquefois il me fait peur ... Quand il est connecté je suis perdue ! Je veux garder mon cœur ! Ce soir, c'est pleine lune, Je maudis tous ces appareils Qui coûtent une fortune Et troublent le sommeil ! Je retrouve, dans ma cabane, L'arôme du genêt et de l'immortelle Et n'ai nul besoin de sarbacane Pour m'en injecter une dose mortelle ! J'aime la salicorne au goût d'océan, La solitude et le silence, Les orages, la pluie et le vent Et mon vieux chat Armance ... Finalement, je n'ai besoin de rien, Sauf de ma plume et de mon encrier ; Pourvu qu'ils restent au bout de ma main Et qu'ils m'empêchent de hurler !
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