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Accents poétiques

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Featured Replies

Posté(e)

- Ô solitude ! Amère solitude ! Si douce solitude ! Quelle penne es-tu donc capable de garnir au bout de ta flèche pour jaillir du château des mortels et atteindre au plus profond de son écorce le tronc aride et sec de l’esprit solitaire ! Quelle peine es-tu donc capable d’abattre au fond d’un âtre plus chaud encore de chauffer le jour de la moisson pour ressourcer ce même tronc, trop heureux souvent de se complaire quand il se croit le plus déraciné du sol et le plus proche du ciel ! La main tendue est pour l’âme esseulée une gifle plus brûlante qu’un froid soufflet jeté au visage un soir de foule. L’on se tait, immobile ; l’on demeure, volubile. Que l’on s’approche d’une cigale, elle étouffera son chant devant l’intrus qui frappe à la porte d’une demeure isolée. Mais que l’occupant de cette vieille bâtisse refuse d’ouvrir, il sera tel le grillon, il manquera d’étouffer sous son propre chant ! Que l’hiver se mélange à l’été, que la pluie pleure sur le sable, que le bruit s’abrite sous le silence, que l’arbre effleure les mailles d’acier de la ville, rien ne saurait égaler la suave violence qui s’empare d’une âme à peine plus vive qu’un spectre. Ô solitude ! Si douce solitude ! Amère solitude ! Que ne donnerais-je pas pour que tu t’incarnes ne serait-ce qu’un instant, ombre d’une pierre tombale une nuit pleine d’orages ? Mais quelle forme, femme de mes secrets, prendrais-tu ? T’emparerais-tu, épouse à la chasteté blanche, du voile noir de la veuve pour pleurer aux côtés de mon âme ? Ou serais-tu la fille à la robe rouge qui viendrait violacer mes désirs impossibles ? La main tendue fait mal, tantôt louve, tantôt brebis. Et elle laisse pantelant le pauvre hère qui s’égare dans une aube sombre après avoir connu une nuit agitée… Elle le dévore sans le dévorer, elle le revigore sans le revigorer… Un ruisseau tari depuis des années peut-il se transformer en torrent ? Le rocher qui bloque la cascade la libèrera-t-il ? Ou ce ruisseau n’est-il, au fond, que le chant d’un pleutre dans sa caverne qui n’ose repousser le rocher invisible qui l’empêche de sortir au grand jour ? Solitude ! Solitude ! Solitude ! Seuls le mage, le bouffon et le bourreau peuvent te saisir, charnelle dans leurs esprits, évaporée dans leurs mains ! Car ils sont comme moi : indispensables à la foule, la foule leur est indispensable. Pourtant ne sont-ils pas chassés pour ce qu’ils représentent ? Pourquoi la fonction que l’on incarne doit-elle nous conduire à l’opprobre, loin de l’orbe spatial, un morceau de rocher dans le vide des cœurs, une éclipse que l’on se dépêche de voir pour ne pas être ébloui ? Mourez, dieux ; vivez, mortels : les pierres du château de votre âme ne tiendront pas mieux que les murs du plus puissant des forts. Et c’est le dieu de la Fureur qui vous le dit, patients d’une vie menée sans patience !

Posté(e)
  • Semeur d’échos

Une belle et profonde réflexion sur la solitude et le rejet de certains.

L'expression, superbe, fait le choix pertinent de l'émotion.

Une lecture de qualité, un moment de bonheur littéraire !

Posté(e)

La solitude......certains la choisissent pour y trouver refuge, d'autres la maudissent pour l'isolement qu'elle inflige. Elle blesse, mais éclaire aussi. Elle n'est pas qu'absence, elle est miroir, refuge, vérité nue.

Très beau texte!

Posté(e)
  • Semeur d’échos

On suit les circonvolutions de la prose poétique où il est question de solitude, mais aussi de l’aspiration à rencontrer une femme et de l’impatience que suscite cet état :

Il y a 11 heures, Nils Exo a écrit :

Mourez, dieux ; vivez, mortels

Posté(e)
  • Semeur d’échos

Un monologue intérieur abrupt tant le pathétique déborde, avec beaucoup d'éloquence.

Posté(e)
  • Auteur

Je vous remercie pour vos retours, @Alba, @Vol Au Vent, @Jeep, @Thy Jeanin.

Arès est un dieu que je trouve intéressant : rejeté par ses pairs, condamné à servir les mortels dans certains versions de la mythologie, il n'est pourtant responsable d'aucune guerre (même s'il est présent sur le champ de bataille), se montre plutôt protecteur envers ses enfants et ne fait pas de mal aux mortels (sauf au cours d'une bataille), un dieu fort complexe à mon avis et dont j'ai voulu restituer le sentiment de solitude, lui qui est tant rejeté à cause de ce qu'il représente (la guerre, la fureur, le carnage, le massacre...).

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