Posté(e) 24 janvier 2019 D’antiques caniveaux, stèles bardées de fer, Trônaient aux cimetières de cités décrépites, Cédant aux angles morts de murets affaiblis Les ombres mortifères de corbeaux immobiles. Le tablier d’automne se pâmait de flocons, Recouvrant les entrailles d’un halo argenté Sur le banc des autels écrasés de chagrin, Balayés par le vent sous un ciel cyanosé. Dans les rues clairsemées de badauds égarés - Ectoplasmes de marbre fissurés d’engelures - Les cohortes de mânes dispensaient le formol En immenses cortèges de traînées poussiéreuses. J’ai cherché la douceur dans le creux de tes bras Et l’écho de ta voix au milieu du silence, Mais dans les tours d’ébène s’est figé ton éclat Pareil à ce suaire au couché du soleil. Ô ma belle en ton sein je me suis abreuvé, Dans la splendeur inique où baignait ton visage, Caressant en secret la douceur de tes courbes Au solstice d’hiver où mon cœur s’est éteint. J’ai noyé mes espoirs dans les brumes amères De contrées fugitives aux squelettes d’ivoire, Et mes larmes ont coulé sur le flanc des collines Inondant les cités d’une pluie démentielle. Sous les ponts de misères où les rêves s’étiolent, Parés de masques havres aux figures apathiques, Les corps ankylosés s’oxydent sur l’asphalte Parsemés de haillons à l’acide des nuits. Les morsures de la ville gangrènent les consciences, Et les âmes d’airain se parent de névroses Au sein de cathédrales où reposent en paix Les tombeaux défraîchis aux parcelles d’antan. Dans les vastes demeures aux dalles nécrosées, Reposent les fissures de sombres sarcophages Où s’effrite le temps des amours dilués En ce monde où s'envole le parfum de nos âmes. 5
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