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Amour d'été


Marc Hiver

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Femme du Cotentin, baigneuse chaste et nue,

Les pores dilatés par l'onde et ton envie,

N'attendaient que la brise sur cette âme ravie

Pour enivrer de joie ton cœur qui m'apparut.

 

Faune désespéré, moi, j'arpentais la dune

En quête d'un moyen pour noyer mon chagrin,

Car la vie ne vaut rien si l'on n'y met pas fin.

Pourtant, en plein soleil, je vis briller la lune.

 

Mameluk égaré voyant des mamelons

Dressés par la fraîcheur de cette eau de jouvence

D'une mer sans détour au corps en sa plaisance

Remontant sur le sable un duo de melons.

 

Goûtant pendant l'été la cucurbitacée

Qu'une langue furtive avant de la croquer

S'enchante sur la plage au rythme des marées

Y allant et venant de sa bouche affamée.

 

Si La Manche en son sein explose au féminin

Le masculin souvent, par la fraîche engourdi,

Se prive de sa gloire et réduit un biscuit

Que l'on pensait offrir au sort vénusien.

 

Sous ses airs détendus et sa peau qui se tend

La déesse des mers sait comment réchauffer

L'oiseau tombé du nid cherchant à s'envoler

Afin de déployer ses ailes de géant.

 

Moi, d'une herbe coupée, je titille ses fesses

Hâlées et frissonnant à battre la campagne

Au son d'un air coquin libéré de ce pagne

Que le vent sans pudeur emportera à messe.

 

Je l'avoue, j'ai péché quand des nuages blancs

Venant de l'horizon ont piqueté le ciel,

Jouant à cache-cache avecque le soleil,

Mais nous n'avions plus froid, à cru au firmament.

 

L'amour, même en été, prélude qu'en automne

Nous irons forniquer auprès d'un feu de bois

En mangeant des marrons entre nos doux émois

Et passerons l'hiver sous le tissé cretonne.

  

Le barde est un amant fidèle à ses principes.

Il aimera toujours, gardant dans son harem

Tous les baisers volés au petit matin blême

Du présent au passé pourvu qu'ils participent.

 

La porte y est ouverte et mon eunuque sait

Tourner son handicap afin de satisfaire

Les dames dans l'attente avant que de me plaire,

Ou formant à l'envi de saphiques versets,

 

Car il est entendu qu'en toutes les saisons

Les temples sont nombreux où chacun sacrifie

À Vénus dont le joug sert mieux qu'un crucifix

— N'en déplaise à Marie au jour d'Assomption.

 

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