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Défendons le dimanche soir et créons une nouvelle science!

Featured Replies

Posté(e)
  • Semeur d’échos

 

          Mesdames, Messieurs

 

          Ce n’est pas un hasard si ce message aléatoire vous parvient un dimanche soir. (Avec juste deux soirs de retard, mais on ne va pas chipoter.) Car en effet bon sang mais c’est bien sûr, j’ai de fait décidé moi qui vous parle, nonobstant quelque récalcitrance aux tréfonds, et c’est pourquoi je porte double caleçon (ainsi calées sont-elles, et tout le monde s’en tient quitte), de franchir le Rubicon d’un béat conformisme que j’entends de mon plein gré et sans ambages transgresser de la plus allègre façon sans plus y mettre les formes (caleçon n’est pas string) et quoi qu’en dise la rumeur publique ou privée (privée de quoi, je vous le demande en passant, - par la Lorraine si vous y tenez, elle ne compte pas pour des mirabelles).

 

          C’est que vous savez comme moi (je le préjuge en toute bonne foi quoique porté au scepticisme), il est d’usage de s’évertuer à dévaluer au nom de je ne sais quel professionnalisme les travaux dominicaux tardifs. Or, et je le revendique véhémentement, mais pas trop fort quand même afin de ne pas troubler des esprits qui reprendront le boulot le lendemain, or, dis-je, (et redis-je sans plus hésiter car il s’agit de con-vaincre, à celui-là la répétition suffit), non, non, non ! à notre époque, qui fleure bon les post-Lumière, il n’est plus supportable de poursuivre plus avant le lâche ostracisme qui voue aux Gémonies (et n’ont-elles pas suffisamment à s’occuper ? nous aborderons ce sujet une autre fois) les activités du dimanche soir – nous y voilà ! Tel se saisit de sa perceuse et les voisins le rabrouent : fi ! le bricoleur du dimanche soir ! Telle autre médite à haute voix dans la cage d’escalier et ses colocataires de s’écrier : fi ! la philosophe du dimanche soir ! Comme si le moment de la pensée conditionnait sa qualité !

 

          Oui, Mesdames et Messieurs, je compte mettre un terme à la marginalisation des dimancheurs du soir. Et, croyez-m’en, je ne m’arrêterai pas en si bon chemin,  moi qui suis d’ailleurs et ça n’a rien à voir mais c’est plaisant à dire, un trekkeur acharné, ce n’est donc pas à moi qu’on dit : stop ! en si bon chemin et je ne m’arrêterai donc pas en… ce qui je crois méritait d’être dit deux fois plutôt qu’une. Si c’est dit d’un ton badin, n’oublions pas que le badaud a besoin qu’on lui mette le point sur les i. Je crois donc venu le temps des rires et des ch… d’échapper à l’ostracisme odieux qui consiste à vilainement cantonner sur la touche les illuminations du dimanche soir, particulièrement la philosophie qui, la veille, le samedi, trouve son corollaire au comptoir.

 

          Ceci étant dit, si laborieusement que se puisse avoir été, il ne s’agissait, Mesdames, Messieurs, que d’un courtois préambule, et j’en viens au plus important de mon sujet. Il n’est plus tolérable, de lapin ou pas, que le mode le plus précieux par lequel s’épanouit notre entendement, la science, continue à être le joujou égoïstement caressé des seuls scientifiques. Il est trop facile de s’entendre dire, dès lors qu’on pose une équation à une inconnue qui passe dans la rue (et a fortiori si elles sont plusieurs) l’amère réponse suivante : vous n’y entendez rien. Humiliation insupportable ! Je le dis sans louvoyer moi qui suis doux comme un agneau : la physique n’appartient pas aux seuls physiciens. Elle s’offre en des ouvrages de vulgarisation à la portée de tous, y compris des musiciens, dès lors qu’ils savent lire les notes, sans parler des dictionnaires. Les outils sont suffisants pour qu’un vespéro-dominicain (nom savant du dimancheur du soir) puisse préparer le terrain du lundiste du matin. Que voilà un argument définitif !

 

          Je propose donc solennellement la fondation d’une toute nouvelle discipline dont la modélisation suivra (on ne peut pas tout faire un dimanche soir, soyons sérieux). Je veux parler de la physique rhétorique. Il sera bientôt question ici-même de poser le fondement de cette nouvelle matière qui peut sembler un peu noire en ce moment inaugural, j’en conviens. Une telle entreprise est tellement hors norme qu’il nous faudra rénover le langage mathématique lui-même. J’aurai bientôt l’occasion de revenir, par exemple, sur la dynamique du {F=ion} propre à la notion (de fondement, suivez un peu). Cette dernière formule nous servira de point de ralliement pour une mathématisation express de l’ésotérisme marin sublunaire d’origine extra-nucléaire. C’est un nouveau continent, un eldorado intellectuel des plus passionnant. Nous nous y frotterons, si vous le voulez bien et dans le cas contraire, nonobstant toute velléité d’obstruction de votre part, je viendrai à la rescousse de ce monde déboussolé, et je le ferai accompagné du célèbre Dr Otto Branck qui, faut-il le rappeler, est un crack stupéfiant en la matière.

 

          Mais assez abusé, Mesdames et Messieurs, de votre bienveillante attention et pour le moment, place au film du dimanche soir !

          A bientôt

      Dr Adhénobar Bichu

Modifié par Thy Jeanin

Posté(e)
  • Semeur d’échos

Un texte hilarant qui, par un jeu de fil en aiguille, déconstruit beaucoup de sottises et en citrouille bien d'autres !

Lesquelles ? Réponse dimanche soir !

( ͡°_ʖー)~☆

Posté(e)

Un régal que ce manifeste d'une drôlerie et d'une intelligence rares, qui pastiche avec brio les tics de l'essayiste en chaire pour mieux célébrer l'audace des penseurs du dimanche soir.

Le texte jongle allègrement entre le coq-à-l'âne, le néologisme absurde et la pseudo-érudition dynamique du {F=ion} (génial !!), dans un délire verbal qui n'est pas sans évoquer la verve d'un Pierre Dac ou d'un Alphonse Allais.

Sous des airs de bouffonnerie, c'est une défense espiègle du droit à la pensée non professionnelle, une ode à la créativité farfelue qui fleurit quand les esprits reprennent le boulot le lendemain .

Il y a 3 heures, Thy Jeanin a écrit :

J’aurai bientôt l’occasion de revenir, par exemple, sur la dynamique du {F=ion} propre à la notion (de fondement, suivez un peu). Cette dernière formule nous servira de point de ralliement pour une mathématisation express de l’ésotérisme marin sublunaire d’origine extra-nucléaire.

Le sérieux est sous-jacent, se cachant sous l'habit bigarré de la facétie. (comme Arlequin qui dit la vérité en riant) ( ͡~ ͜ʖ ͡° )


Posté(e)

Quelle jubilation à lire votre texte!

Un petit bijou de rhétorique déjantée, où l'absurde côtoie l'érudition avec une élégance délicieusement baroque. C'est un feu d'artifice verbal, une fantaisie érudite qui célèbre la pensée libre et la subversion joyeuse des conventions!

une lecture délicieusement déroutante, qui donne envie de penser à contre-courant... même un dimanche soir!!🤣

Posté(e)
  • Semeur d’échos

Rigolote cette logorrhée du dimanche soir, semée de blagounettes et de pataphysique !

Yvon Smaré

Posté(e)

Un discours que j'aurais mieux fait d'écouter un dimanche soir...

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