Aller au contenu

Featured Replies

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_198975

 

          « Qui a pris mes livres ? » s’affolait Anaïs Réglisse, chargée de gérer la bibliothèque municipale. Aucun vol, pourtant, n’avait été commis – à part le Paris-Londres de 23 h au départ de Roissy. Anaïs le savait : on lui avait confié une bibliothèque vidée par son cousin maire, Luc Sef. Lecteur compulsif, celui-ci avait tout dévoré, il ne restait pas une seule page, pas une ligne, pas un mot. Du coup, motus ! Personne n’en parlait. Alors, Anaïs s’était inventé une histoire, celle d’une « disparition malveillante ». Cela lui faisait une belle périphrase plus clinquante qu’un simple « vol », trop volage, surtout en avion. Sans ignorer qu’il était le coupable, elle s’était plainte à son cousin qui prétendait, à titre d’officier de l’Etat civil, éviter de se montrer tel, civil, et l’avait agonie d’injures pour la dissuader assez de persévérer dans son dessein, etc. – je vous épargne le discours manipulateur du bibliophage. Son mal était tel qu’il dévorait un roman de cinq cents pages à chaque petit déjeuner. Disait-il. Après enquête, Anaïs comprit qu’il se nourrissait en fait de pornographie sous toutes ses formes. Cela le mettait en forme de zieuter des formes, si l’on voit ce que je veux dire. Dès lors, Anaïs sut qu’elle avait failli gérer une pornothèque, plateforme au croisement de sex shops de tous horizons. Elle comprit mieux pourquoi il y avait une réserve emplie d’objets en latex avec piles électriques, entre autres étrangetés. Elle saisit pourquoi son cousin cousu d’or trempait dans l’aisance, c’est-à-dire pourquoi la pseudo-bibliothèque résonnait de râles certaines nuits, lorsqu’elle retournait chercher ses clefs oubliées. Luc en avait pincé pour cela : en faire une maison de rendez-vous. Or, c’est ce que c’était dès le départ, plaidait Luc : une rencontre entre auteurs et lecteurs, c’est une partouze, au fond, non ? Mais ce sont des choses plus sérieuses, protestait sa cousine. – Qu’en sais-tu ? Lire est un plaisir qui a son siège quelque part du côté de l’hypophyse bulbeuse hédonique, rétorqua le cousin.

 

          Après quoi, Luc Sef et Anaïs Réglisse se turent. Je les avais mis sur « on » pour passer le temps à ma plume. Leur histoire ne m’intéressait plus : « off ». Ouf !

 

          Comme il y a l’IA, il y a le SA, le sexe artificiel., non moins intelligent, mais tout aussi frustrant. On s’en lasse !

 

          J’ai appris – m’invente ma plume – que les deux cousins s’épousèrent et eurent beaucoup de petits X.

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_198978
il y a 13 minutes, Thy Jeanin a écrit :

une rencontre entre auteurs et lecteurs, c’est une partouze, au fond, non ?

oui, c'est de l'amour avec un grand tas. Ce Luc Sef ne m'est pas très sympathique, j'aurais bien trop peur qu'il bouffe mes tonnes d'écrits, d'une part. Et d'autre part.

Posté(e)
  • Correcteur
comment_198982
il y a 20 minutes, Thy Jeanin a écrit :

Or, c’est ce que c’était dès le départ, plaidait Luc : une rencontre entre auteurs et lecteurs, c’est une partouze, au fond, non

Ce n'est peut etre pas si farfelu que cela....une rencontre en tout cas...

après ça dépend des partenaires 🤣

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_198989

Une histoire à tiroirs qui commence comme un fait divers, vire sur l'aile du fantastique, lorgne vers les histoires sans queue ni tête (surtout sans tête), et s'achève en beauté par l'apparition attendue de Notre-Dame de Toute Espérance, à savoir l'I.A., qui connaît un regain de ferveur populaire en ce moment et en ces lieux !

( ͡^ ͜ʖ ͡^ )

Modifié par Alba

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_199098

Ce texte ludique, peu linéaire, volontiers grivois, dont la chute est particulièrement humoristique n’a pu être généré que par une IH (Intelligence Humaine).