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Posté(e)
comment_198864

Le Vent apporta
en même temps
que le tocsin voisin
la guerra la guerra
triste message
froid comme l'hiver
qui s'annonçait
dans le petit village
tous se figèrent
l'on fit rentrer les enfants
qui avaient déjà le sourire
perdu dans la nuit prochaine
les hommes se pressaient
sans illusion aucune
auprès du jeune messager
demain il faudra
le village quitter
femmes et enfants abandonner
les vieux avaient sur le visage
le masque funèbre
comme s'ils enterraient
un frère ou un enfant
trop tôt parti
ils possédaient la mémoire
des canonnades des mitrailles
des éclats qui déchiraient
les corps et les cœurs
les femmes jeunes et vieilles
ne disaient mot
elles connaissaient aussi
les récits qui parcouraient les générations
jusqu'à cette fin de jour
les jeunes auront
comme leurs mères
à veiller sur des cauchemars récurrents
que même la force de leur amour
ne pourra délier
de celui qui partagera leur couche
elles devront être attentives
à des hommes qui souffriront
de leurs membres absents
des morts à pleurer
elles auront aussi
les hommes ayant reçu
les lettres du Vent
s'en retournèrent
à leurs logis
pour une dernière fois
avant longtemps
Le Vent s'en alla
lui aussi seul
messager il ne sera plus
il était en âge
personne ne le vit
sur le chemin du retour
Le Vent pleurait

20231125

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_198866

Un récit poétique très touchant et engagé commençant par l'annonce d'une guerre à venir.

La tragédie qu'elle représente est exprimée avec sensibilité à travers des personnages de tous âges, hommes et femmes, qui l'ont déjà vécue et qui la vivront, pour certains, à nouveau.

L'horreur et la souffrance sont également dénoncées par la médiation d'une brise messagère et sensible, porteuse d'un souffle de mort mais emplie d'une réelle humanité !

La construction emboîtée de la narration poétique est très talentueuse et réfléchie ("Le vent" au premier et dernier vers).

Modifié par Alba

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_198876

Le vent est toujours là ... guerra, guerra ... triste message depuis la nuit des temps ...

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  • Correcteur
comment_198883

Ce texte avait'toute sa place à l ombre de vers .

Un coup de vent l a balayé' jusqu'ici ?

Posté(e)
  • Auteur
comment_198888
il y a 23 minutes, Diane a écrit :

Ce texte avait'toute sa place à l ombre de vers .

Un coup de vent l a balayé' jusqu'ici ?

Ah !?!

J'ai un peu de mal à croire que je puisse aller jouer dans la cour des grands.

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_198896
il y a 42 minutes, Errances a écrit :

J'ai un peu de mal à croire que je puisse aller jouer dans la cour des grands.

Il n'y a pas ici, de cour des grands. On est tous à la même école, sauf qu'il faut juste écrire dans les bonnes rubriques : à l'ombre de vos vers pour la poésie ou, éventuellement, la prose poétique et plume errante pour les textes, les nouvelles, les textes, les récits. Il faut lire la charte et s'y conformer sous peine d'être déplacé. ( ͡~ ͜ʖ ͡° )

Posté(e)
  • Auteur
comment_198897
il y a 31 minutes, Joailes a écrit :

Il n'y a pas ici, de cour des grands. On est tous à la même école, sauf qu'il faut juste écrire dans les bonnes rubriques : à l'ombre de vos vers pour la poésie ou, éventuellement, la prose poétique et plume errante pour les textes, les nouvelles, les textes, les récits. Il faut lire la charte et s'y conformer sous peine d'être déplacé. ( ͡~ ͜ʖ ͡° )

Cela a été tellement difficile à certains moments de faire passer mes textes pour de la poésie. Ces jours-ci, je suis en trouble, pas à ma place. Alors, s'il faut me déplacer... allons-y !😉

Quand on se nomme Errances n'est-on pas toujours déplacé ?

Posté(e)
  • Correcteur
comment_198935
Il y a 9 heures, Errances a écrit :

Cela a été tellement difficile à certains moments de faire passer mes textes pour de la poésie. Ces jours-ci, je suis en trouble, pas à ma place. Alors, s'il faut me déplacer... allons-y !😉

Quand on se nomme Errances n'est-on pas toujours déplacé ?

Dans quelle état j'erre est donc ta devise actuelle ? 😄

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_198976
Il y a 18 heures, Errances a écrit :

Quand on se nomme Errances n'est-on pas toujours déplacé ?

ma foi ... Je n'en sais trop rien.

Il y a 18 heures, Errances a écrit :

Ces jours-ci, je suis en trouble, pas à ma place.

L'écriture est un excellent moyen de la trouver, à fortiori dans les moments où tout semble vaciller autour de soi ...

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  • Semeur d’échos
comment_198983

Poème dramatique tout en finesse, celle de l'image allégorique et du tourment que la fatalité impose aux populations démunies.

Posté(e)
  • Auteur
comment_198994
Il y a 10 heures, Diane a écrit :

Dans quelle état j'erre est donc ta devise actuelle ? 😄

Tout à fait Thier... euh... Diane !

il y a une heure, Joailes a écrit :

ma foi ... Je n'en sais trop rien.

L'écriture est un excellent moyen de la trouver, à fortiori dans les moments où tout semble vaciller autour de soi ...

C'est un bon moyen dont j'use.

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_199099

Un texte poétique qui pourrait appartenir au passé, mais non.

Posté(e)
  • Auteur
comment_199133
Il y a 17 heures, Jeep a écrit :

Un texte poétique qui pourrait appartenir au passé, mais non.

Bis repetita pas trop placent...

Dans cet imaginaire, Le Vent est un jeune homme qui a la charge par les chemins des mules, de transmettre le courrier, dans les villages isolés. Il fait cela depuis des années, sans doute pour aider pécuniairement aux besoins de sa famille, sa mère, peut-être veuve, et ses frères et sœurs.

Cela se déroule en Italie, peut-être au pied des Alpes, peut-être dans ces régions proches de L'Aquila où la terre tremble si souvent.

Le Vent est son surnom parce qu'il connaît les sentiers, il court, il vole parfois et le courrier et sa réponse arrivent toujours à leurs destinataires avec diligence.

Merci aux commentateurs et tatrices pour leurs mots, leur sensible vision de cette prose posée ici.