Posté(e) 27 avril27 avril comment_194686 Diamant NoirDeuxième partie Il reste des prouesses éphémères de « Diamant Noir » quelques traces dans l’Histoire, notamment la correspondance qu’elle eut de mars 1796 à septembre de la même année avec sa cousine Élisabeth de Fontville. Ces missives sont présentement conservées à la Bibliothèque Nationale.Elles proviennent d’un fond collecté après le décès du dernier représentant de la famille de Fontville. Mes recherches m’ont permis de les consulter dans le détail. Ayant obtenu toutes les autorisations nécessaires pour leur retranscription partielle, je cède bien volontiers la plume à cette jeune fille héroïque et téméraire du passé. Mars 1796Très chère cousine Élisabeth,Tu ne peux t’imaginer à quel point je suis heureuse de m’entretenir avec toi aujourd’hui par le biais de cette correspondance. Surtout, dissimule cet écrit, certains pourraient le trouver sulfureux ! Tu dois t’interroger sur ce que je veux dire. Rassure-toi, rien de déshonorant, en vérité.Je t’ai confié mes projets dans mes lettres précédentes, ce besoin éperdu de justice qui est le mien et les moyens envisagés pour le satisfaire. Eh bien, je suis passée à l’action mardi dernier, j’ai osé parcourir la campagne sur Jupiter, mon étalon, en pleine nuit, éclairée seulement par la pleine Lune. J’ai visité en toute discrétion le logis du baron de N., regardant par la fenêtre de l’étage. J’ai surpris le baron en train de brutaliser cruellement son épouse Pauline, conformément à ce que m’avait révélé cette pauvre Pauline de N., notre amie commune.Je n’ai pas attendu davantage, j’étais fixée. Dès mon retour dans notre manoir d’Heaux, j’ai aussitôt rédigé un courrier pour la gazette L’Indépendant de Chartres. Les journalistes se chargeront d’ébruiter l’affaire. Je compte surtout sur mon contact, Paul Guems. Sa discrétion m’est acquise. Attends-toi à des retombées très vite. Le baron de N. va faire parler de lui dans la contrée !Mille baisers,Ta cousine Claire……………………………….Juillet 1796Chère cousine Élisabeth,J’espère que tu es remise de ton malaise passager. De mon côté, les affaires vont bien. J’ai réussi à obtenir justice pour un pauvre métayer sur le domaine du duc de Puynes.Avec Jupiter, nous nous sommes rendus sur les terres du duc. Je suis allée jeter un coup d’œil sur ses comptes, dans la bibliothèque. Il me fut facile de pénétrer en toute discrétion et en pleine nuit. Nul ne se doutait dans le château qu’une enquêtrice allait passer à l’action ! J’ai recopié des extraits du Grand Livre de Compte qui trônait sur le bureau. Ils étaient éclairants ! Jacques le métayer était littéralement rançonné tous les mois. Quelle pitié !J’ai suivi la procédure habituelle qui m’avait si bien réussi dans les affaires précédentes : transmission à L’Indépendant de Chartres, scandale public et action judiciaire. Le pauvre Jacques a été bien vengé ! Qu’en penses-tu ? Ne tarde pas à me le faire savoir. J’adore te lire !Je t’embrasse impétueusement,Ta cousine Claire…………………………………. (À suivre…)
Posté(e) 27 avril27 avril comment_194713 Des aristocrates éclairées avec lesquelles il n'y eût aucun besoin d'une révolution - sinon pour les appuyer!Habilement troussée, l'intrigue a un effet de réel remarquable. Modifié 27 avril27 avril par Thy Jeanin
Posté(e) 27 avril27 avril Auteur comment_194721 Merci Thy Jeanin, laissons Claire parcourir la campagne by night une petite semaine...
Posté(e) 28 avril28 avril comment_194784 Ces échanges épistolaires sont du plus bel effet, même s'ils ne me parviennent qu'aujourd'hui, avec la poste il ne faut s'étonner de rien.
Posté(e) 29 avril29 avril comment_194808 Erreur d’emplacement de commentaire … Modifié 29 avril29 avril par Jeep
Posté(e) 30 avril30 avril Auteur comment_194884 Merci Joailes, l'écriture se conserve un peu plus longtemps que les corps...Les hiéroglyphes ont traversé les millénaires !