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Featured Replies

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comment_194125

 

          Je ne sais pas ce que signifie muir. L’orthographe elle-même n’en est pas sûre : muïr, muyr ?

         On ne va tout de même pas se taper la tête contre un muir ! Laissons faire la sagacité d’une plume. La mienne, tiens !

 

          Sa première hypothèse, après qu’elle a consulté ses aînées au lieu-dit Dictionnaire, est qu’il s’agit là d’un reliquat synthétisant un terme archaïque. Et pourquoi pas le verbe mourir ? Prononcé dans de mauvaises conditions, c’est à savoir à genoux, les mains liées et la tête posée sur le billot: on peut aisément imaginer le malaise du condamné perdant d’avance la tête et laissant filer par syncope* le milieu de l’action tragique qu’il s’apprête à subir. A quoi il faut ajouter le corrélat postulatif de l’ü-isation* d’un ouh qui s’étrangle dans une gorge anxieuse de sa proche et douloureuse division – comme l’anticipation d’un ouille ouille ouille qui ne pourrait bientôt plus être mué hors de luette.

 

          S’esquisse ici – avec une habileté rhétorique rare, on en conviendra si l’on ne veut pas que je me fâche – la seconde hypothèse par madite plume chatouillée. Le verbe muer est cette fois concerné à c’t’heure, comme dirait ma sœur – dont la main dans la poche est toujours suspecte de se faire le zouave, ce qui n’a rigoureusement rien à voir avec le sujet, qui n’est en l’occurrence nullement condamné à périr, mais plutôt à me rembourser l’encre que je dépense en vain à en parler. Faisons le point, tant cette phrase a été longue. Et si le verbe muir résultait de la benoîte mutation d’une grammaire en peine d’être respectée par je-ne-sais-quel ignare qui ferait muer un verbe mutant, comme dans un film de SF, pour lui faire rejoindre le deuxième groupe de nos conjugaisons ? Il y aurait certes de quoi mugir et, d’ailleurs, muissons bien vite de cette perspective diabolique pour en envisager une ultime.

 

          Il pourrait tout sottement s’agir, me souffle ma plume enrhumée, cette entêtée, d’un neuf frangin du mot savant dont use le phonéticien : amuïr, parlant d’un phonème errant auquel l’évolution historique de la langue a fait la peau. Encore une érosion due à l’ignorance, mais cette fois, c’est une loi générale élaborée dans le gosier du peuple. Bref, le préfixe grec a- aurait chu – chut ! motus ! motif ? n’a même guère eu le temps de crier pendant sa chute – puisqu’amuï – eh oui ! Le sème* de ce verbe – et c’est tout le sel – n’aura pas essaimé à tous vents, quoiqu’en dise la Rousse, et sera resté confidentiel : à savoir l’idée de mutisme, qui vient élégamment conclure ce petit laïus herméneutique par le silence qui sied.

 

 

Note à benêt : nomenclature à toutes fins zutiles :

*ü-isation : transformation en ü, néologisme génial de ma plume

*syncope : métaplasme qui concerne la disparition de sons du milieu d’un mot

*Sème : élément minimal constitutif d’un sens

 

 

 

Modifié par Thy Jeanin

Posté(e)
comment_194132

Je ne sais pas si je te ferai muir ;  en tous cas, toi, tu m'as fait pouffer. 

Posté(e)
comment_194168

@Thy Jeanin

T'inquiète ! Il sagit de L'Aventure de Madame Muir.

 

Modifié par Marc Hiver

Posté(e)
comment_194183

Alors ma pauvre plume va te donner son avis

 

selon  quelques savants étymologistes,  ( donc pas nous ) ça vient de mori.

Apparenté à mor en breton, en gallois, en cornique, en gaélique écossais et  en gaulois (sens identique) et c'est tout bonnement

la mer....

et ça ne m'étonne qu'a moitié que ça te chatouille les neurones, avec la foultitude de pseudo-bretons qui rôdent ici pour nous parler de leur mer  ! 

 

Posté(e)
  • Auteur
comment_194195

Ah? Fendons le muid et partageons la cervoise. A la tienne!

Posté(e)
comment_194206

Muïrde ! Interjection en pseudo-breton.

Posté(e)
comment_194209
il y a 14 minutes, Jeep a écrit :

Muïrde ! Interjection en pseudo-breton.

Je savais que tu allais passer’😁

Posté(e)
  • Auteur
comment_194463
Le 14/04/2025 à 18:42, Thy Jeanin a écrit :

quoiqu’en dise

Rectification: quoi qu'en dise. Mille confusions excusées. 🤓