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Featured Replies

Posté(e)
comment_194061

 


Le jour point, crevant l’horizon
D’une écharpe rose dragée,

Surlignant les contours ouatés
De ses petits coups d’aiguillons.


La contrée meurtrie se détache,
Émerge sous un froid polaire.
La chatte se risque, bravache,
L
e museau levé vers les airs.

Dans le hameau, quelques lumières

Tremblotent dans le matin vif

Les cheminées pleines de suif

Crachotent dans l’air leurs poussière

 

Sur le haut de la cuisinière,
Siffle une vieille cafetière.
Dont l'arôme se dégénère
Dans la demeure de Mémère.

Qui trône, le chignon pas droit,
Renifle dans sa blouse à pois,
Bourrue mais bardée de malice,
De mes gamineries, complice.

Et l’enfant qui sourit en moi

Éperdue se souvient, s’attriste
De ce
s souvenirs intimistes
Causes d'un profond désarroi

 

«Vague à l’âme» à la demande
Quand les images s’enguirlandent
Que le manque sanglote en moi

Je cloche patte de guingois.

 

 

Michèle G.

 

Modifié par Berrichonne

Posté(e)
comment_194065

Un poème réaliste, un souvenir finement évoqué, une émotion qui bouleverse !

 

La force d'une toile de peinture et tout son impact sur les coeurs, Michèle !

 

C'est une superbe lecture !

Posté(e)
comment_194069

On ne triche pas. Un mélange de douceur et de mélancolie qui fonctionne très bien.
Cette "mémère" ressemble beaucoup à la mienne hélas disparue depuis longtemps.
Dommage pour la rime du dernier quatrain.
Un joli poème

Posté(e)
comment_194075

 Des mots simples, l’évocation touchante de l’enfance auprès d’une grand-mère disparue.

Posté(e)
comment_194077
Il y a 10 heures, Berrichonne a écrit :

Je cloche patte de guingois

Touchante poésie @Berrichonne !

Posté(e)
comment_194083

J'aime la tendresse de ce poème, et le basculement tout en finesse vers la mélancolie.

Posté(e)
comment_194089

Quand le songe devient «vague à l’âme»
Que les images s’enguirlandent
Que le manque sanglote en moi

Je cloche patte de guingois.

Très belle évocation de votre grand-mère. L'émotion affleure de vos mots, @Berrichonne

Posté(e)
comment_194113
Il y a 20 heures, Berrichonne a écrit :

 


Le jour point, crevant l’horizon
D’une écharpe rose dragée,

Éveillant les contours ouatés
De ses petits coups d’aiguillons.


La contrée meurtrie se détache,
Émerge sous un froid polaire.
La chatte se risque, bravache,
L
e museau levé vers les airs.

Dans le hameau, quelques lumières

Tremblotent dans le matin vif

Les cheminées pleines de suif

Crachotent dans l’air leurs poussière

 

Sur le haut de la cuisinière,
Siffle une vieille cafetière.
L’ odeur flotte et se dégénère
Dans la demeure de Mémère.

Qui trône, le chignon pas droit,
Renifle dans sa blouse à pois,
Bourrue mais bardée de malice,
De mes gamineries, complice.

Et l’enfant qui sourit en moi

Éperdue se souvient, s’attriste
De ce
s souvenirs intimistes
Qui se terminent en désarroi


Quand le songe devient «vague à l’âme»
Que les images s’enguirlandent
Que le manque sanglote en moi

Je cloche patte de guingois.

 

 

Michèle G.

 

Des images très émouvantes sur un temps de vie inscrit dans votre mémoire 

Posté(e)
comment_194181

Moi aussi  c'est Mémère  qui m'a élevée...votre texte me touche beaucoup.

Posté(e)
comment_194193

Très jolie évocation, le début. Puis la familiarité du souvenir l'emporte. Touchant.

Posté(e)
comment_194340
Le 13/04/2025 à 21:15, Berrichonne a écrit :

Et l’enfant qui sourit en moi
Éperdue se souvient, s’attriste
De ce
s souvenirs intimistes
Causes d'un profond désarroi

 

Des vers poignants qui nous vont droit au coeur. La lancinante absence présence d'un être cher.

 

Si intime et si universel.

 

"L'absence d'un mort nous inonde de sa présence, et nous le rend encore plus cher."  Christian Bobin