Posté(e) 13 avril13 avril comment_194061 Le jour point, crevant l’horizon D’une écharpe rose dragée, Surlignant les contours ouatés De ses petits coups d’aiguillons. La contrée meurtrie se détache, Émerge sous un froid polaire. La chatte se risque, bravache, Le museau levé vers les airs. Dans le hameau, quelques lumières Tremblotent dans le matin vif Les cheminées pleines de suif Crachotent dans l’air leurs poussière Sur le haut de la cuisinière, Siffle une vieille cafetière. Dont l'arôme se dégénère Dans la demeure de Mémère. Qui trône, le chignon pas droit, Renifle dans sa blouse à pois, Bourrue mais bardée de malice, De mes gamineries, complice. Et l’enfant qui sourit en moi Éperdue se souvient, s’attriste De ces souvenirs intimistes Causes d'un profond désarroi «Vague à l’âme» à la demande Quand les images s’enguirlandent Que le manque sanglote en moi Je cloche patte de guingois. Michèle G. Modifié 14 avril14 avril par Berrichonne
Posté(e) 13 avril13 avril comment_194065 Un poème réaliste, un souvenir finement évoqué, une émotion qui bouleverse ! La force d'une toile de peinture et tout son impact sur les coeurs, Michèle ! C'est une superbe lecture !
Posté(e) 13 avril13 avril comment_194069 On ne triche pas. Un mélange de douceur et de mélancolie qui fonctionne très bien. Cette "mémère" ressemble beaucoup à la mienne hélas disparue depuis longtemps. Dommage pour la rime du dernier quatrain. Un joli poème
Posté(e) 14 avril14 avril comment_194075 Des mots simples, l’évocation touchante de l’enfance auprès d’une grand-mère disparue.
Posté(e) 14 avril14 avril comment_194077 Il y a 10 heures, Berrichonne a écrit : Je cloche patte de guingois Touchante poésie @Berrichonne !
Posté(e) 14 avril14 avril comment_194083 J'aime la tendresse de ce poème, et le basculement tout en finesse vers la mélancolie.
Posté(e) 14 avril14 avril comment_194089 Quand le songe devient «vague à l’âme» Que les images s’enguirlandent Que le manque sanglote en moi Je cloche patte de guingois. Très belle évocation de votre grand-mère. L'émotion affleure de vos mots, @Berrichonne
Posté(e) 14 avril14 avril comment_194113 Il y a 20 heures, Berrichonne a écrit : Le jour point, crevant l’horizon D’une écharpe rose dragée, Éveillant les contours ouatés De ses petits coups d’aiguillons. La contrée meurtrie se détache, Émerge sous un froid polaire. La chatte se risque, bravache, Le museau levé vers les airs. Dans le hameau, quelques lumières Tremblotent dans le matin vif Les cheminées pleines de suif Crachotent dans l’air leurs poussière Sur le haut de la cuisinière, Siffle une vieille cafetière. L’ odeur flotte et se dégénère Dans la demeure de Mémère. Qui trône, le chignon pas droit, Renifle dans sa blouse à pois, Bourrue mais bardée de malice, De mes gamineries, complice. Et l’enfant qui sourit en moi Éperdue se souvient, s’attriste De ces souvenirs intimistes Qui se terminent en désarroi Quand le songe devient «vague à l’âme» Que les images s’enguirlandent Que le manque sanglote en moi Je cloche patte de guingois. Michèle G. Des images très émouvantes sur un temps de vie inscrit dans votre mémoire
Posté(e) 15 avril15 avril comment_194181 Moi aussi c'est Mémère qui m'a élevée...votre texte me touche beaucoup.
Posté(e) 15 avril15 avril comment_194193 Très jolie évocation, le début. Puis la familiarité du souvenir l'emporte. Touchant.
Posté(e) 17 avril17 avril comment_194340 Le 13/04/2025 à 21:15, Berrichonne a écrit : Et l’enfant qui sourit en moi Éperdue se souvient, s’attriste De ces souvenirs intimistes Causes d'un profond désarroi Des vers poignants qui nous vont droit au coeur. La lancinante absence présence d'un être cher. Si intime et si universel. "L'absence d'un mort nous inonde de sa présence, et nous le rend encore plus cher." Christian Bobin