Posté(e) 14 mars14 mars comment_191908 ... / ... Intrigué, il secoua ses boucles brunes blanchies de sel et du temps qui passe sans pitié et posa son stylo … … Il suivit le son delà la forêt, jusqu'à une playa negra*, et découvrit une scène qui le laissa bouche bée. Un homme, à moitié nu, avec une baguette, tenait un discours devant des centaines de crabes assis en cercle et qui semblaient drôlement en pincer pour lui. « Et c'est pourquoi, mes chers collaborateurs, nous devons augmenter notre productivité, le marché des noix de coco est en plein essor, nous devons nous focaliser sur mon projet de grand complexe touristique pour que je fasse fortune en peu de temps ! Tim Hagine, abasourdi, s'avança : euh … excusez-moi, mais … que se passe-t-il ici ? L'homme se tourna vers lui, l'air ravi. Ah, un nouvel arrivant (et les crabes applaudirent) ! Bienvenue sur l'île de la Productivité Maximale ! Je suis Homère Dalor, PDG de l'entreprise « Lady Commandement » et vous êtes .. ? euh … Tim. Tim Hagine. Je suis poète. Et vous … dirigez une entreprise de crabes ? Exactement, répondit Homère avec fierté. Ces petits travailleurs sont les meilleurs employés que j'aie jamais eus. Pas de pause café, pas de congés payés, et, surtout pas de syndicat ! C'est le paradis pour un manager comme moi ! Tim, sous le choc, regarda les crabes. L'un d'eux leva une pince, pour demander la parole. Homère hocha la tête : Oui, Max Imôme ? Le crabe fit un bruit de cliquetis, et Homère écouta attentivement, la main en cornet sur son esgourde droite. Excellente question, Max. Nous verrons cela lors de la prochaine réunion, maintenant, retournez au travail ! Les crabes se dispersèrent rapidement, et Homère se tourna vers Tim. Alors, mon ami, que diriez-vous de rejoindre notre équipe ? Nous avons besoin d'un poète pour rédiger nos slogans publicitaires. Tim, horrifié à l’idée de voir son art réduit à des slogans pour des crabes, recula lentement. euh… non merci. Je crois que je vais continuer mon chemin. Il tourna les talons et s’enfuit à toutes jambes, laissant Homère Dalor et ses crustacés derrière lui. De retour sur sa playa de sable blanc, il prit une grande inspiration et, réunissant ses quelques affaires, se remit à marcher dans le sens contraire. Son porte-plume avait le capuchon de travers et s'était remis à gicler comme chaque fois qu'il était en colère. Tim l'entoura de plusieurs pansements de buvards et ressortit sa carte. Il entoura de rouge un pointillé, à quelques vingt miles plus loin. Il se remit à marcher. Au crépuscule, il vit de nouveau la vie en rose tant l'horizon était beau et, charmé par une crique déserte aux couleurs indicibles, il décida de s'arrêter dans ce décor de rêve. Il s'aperçut que son sac s'était troué et qu'il avait perdu la moitié de son contenu ; mais l'essentiel était là : ses feuilles au format A3, son bidon d'encre et son vieux stylo qu'il installa confortablement sur son poncho. Il eut à ce moment là un passage à vide, une sorte de burn-out, assez rare au mois de juin. Et un vent torride se leva soudain, l'obligeant à chercher un refuge. Fort heureusement, il trouva une hutte faite de bois flotté et de branches de palmier ; la croyant inhabitée, il s'y engouffra, très fatigué. Il s'endormit profondément … Le stylo-plume, compatissant, le couvrit de son poncho, puis se servit une grosse lampée d'encre. Dans le lointain, il entendit un bruit étrange venant de la forêt … (joailes -) 14 mars 2025 playa negra* en espagnol dans le texte ; plage noire.
Posté(e) 15 mars15 mars comment_191917 On suit ce Robinson à plume avec plaisir dans ses loufoques pérégrinations. Les patronymes sont à se tordre!