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Chant d’ortie

 

Deuxième partie

 

 

Là, tout le monde lui fit fête, comprenant qu’elle était à l’origine de leur prospérité nouvelle. Il faut dire que subitement, les silos des villageois débordaient de grains et que les masures elles-mêmes brillaient comme des sous neufs. L’allégresse était générale. Des chants et des danses joyeuses prirent place aussitôt et en tous lieux. Chant de Rose (on la surnomma ainsi aussitôt) participa sans plus attendre et avec bonheur aux festivités villageoises. Elle put chanter et danser sans fin avec les habitants, elle était la reine de la fête.

 

Cette joie et cette prospérité collective durèrent quarante jours, pendant lesquels Chant de Rose fut au comble de l’allégresse, courtisée par tous. Elle était ravie de découvrir sa voix mélodieuse et d’avoir tant d’amis. Mais à l’aube du quarante-et-unième jour, un coup de tonnerre terrifiant résonnant dans le ciel apprit aux villageois que la fête était finie. Les greniers, les placards se vidèrent instantanément de leurs richesses et de leurs biens, Chant d’Ortie se retrouva vêtue de guenilles comme auparavant et un vent glacial se mit à souffler sur le village. Elle constata avec désespoir qu’elle avait perdu l’usage de la parole. Elle était à nouveau muette.

 

Les habitants du bourg furent épouvantés par ces changements et très vite, devinrent furieux de retrouver leur misère passée. La responsable de leurs malheurs fut vite trouvée : c’était cette jeune fille maléfique aux enchantement démoniaques ! Loin d’être reconnaissants pour ces quarante jours heureux et prospères qu’ils avaient passés dans un bonheur total grâce à elle, ils lui en voulurent d’avoir perdu ce qui ne leur appartenait pas. Ils se concertèrent rapidement, le châtiment fut vite trouvé : cette sorcière serait lapidée.

 

Ce fut en effet la triste fin de Chant d’Ortie, qui n’avait chanté qu’une courte saison merveilleuse avec les oiseaux bleus. Ses mimiques de douleur et ses gestes suppliants ne servirent à rien. Elle périt sous les jets de pierre de la foule hagarde et frustrée. Les villageois, heureux d’avoir ainsi rendu justice à une impie, retrouvèrent avec fierté et sûrs de leur bon droit leurs misérables foyers. Ainsi s’achève tristement le récit de la vie de Chant d’Ortie qui fut bien peu de temps la bien-aimée Chant de rose

 

 

FIN

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