Posté(e) 10 mars " Les nuages filaient en avalant la lune et en la recrachant, le ciel était rempli d’étoiles prêtes à tomber sur ma tête et les arbres se débattaient, comme s’ils allaient être déracinés" Kang Han Les âmes tatouées Il marche, marche A chaque main sabot de fer Il marche… son trait dérisoire Sur le pâtis des mots Et qu’un ciel traîne et le fourvoie Toutes ses plumes vont au vent A moins que ce ne soit L’écume des chevaux larme au clair Dévalant la marée Des mots l’écho les mots arides Les mêmes mots Entre les mains les ombres Les mots sales ouvrant la Terre Les mains sales les mots De la terre la glaise l’hiver Sanctuaire des étoiles Il naît de lumière que d’ombre Les mots l’amour sortis de terre Les jambes vertes et bleues Pleines les jambes de mots D’errance de vent d’océan Plein la bouche les yeux Bourrés de pailles et de routes Bourrés de silences en cadence Sur une patte danse L’oiseau gelé contre le ciel immense Un train siffle la nuit et le transit A tue-tête l’air de sa tête enfin Déracinée Le silence pointé d’aube Fiche dans la moelle des cimes La tête sur la branche Souffle le chant du bouvier des étoiles Le vase que je tiens d’une main Comme une partition Visage dans le pli de mon bras Les mains les doigts pâles Cousent La fleur de neige Perce l’Age mûr Le bulbe où s’envole L’imago sur l’aile azur Marche marche en printemps Le loup blanc flottant Dans la brume montante Lèche la blessure sur le piano – Vous dansez ? – J’eus vingt ans ! – Quel age as-tu ? Les doigts s’accordent des poèmes D’une voix l’autre serrent Peut-être En cet instant Ton visage contre le mien On rit aussi faut bien Garder la main De cette danse ancienne Je marche… Où est l’herbe Où les mots se jouent des enfants sales A droite à gauche Sous les marronniers Sur la douceur de la cendre Et pleure les balancelles Comme à vingt ans Nos algues bleu sirène Un saxo au néon de la nuit V’là l’bon vent ma mie m’appelle Les vagues dansent sur le pont La Terre tremble sous le même bateau Frappe frappe dans les mains C’est le refrain ! On va jouer, le poing serré ! M’attend ma mie ! L’instant implose un présent pétrifié C’est en trouvant de l’or Que j’ai perdu la tête dans la rivière Et tout mes mots éparpillés Sur le carreau Au clair de la lune Sur le volcan s’allongent Nos âmes tatouées Quand ramasserons-nous les cailloux !
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