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Posté(e)
comment_190637

J’ai oublié ma souffrance. Je l’ai abandonnée depuis si longtemps qu’à présent j’en ai peur. La pauvre se sent bien seule. Méprisée, dédaignée, honnie … elle souffre ma souffrance. Elle se plaint des mauvais traitements qu’on lui inflige. Des non-traitements seraient plus justes. Alors, elle m’alerte comme elle peut, et, telle une femme trop longtemps négligée, elle s’applique, à me faire souffrir aussi. Ô hommes heureux qui aimez plaire : profitez, certes, tant que vous le pouvez, mais méfiez-vous de votre fierté et n’oubliez pas au fond du bus l’enfant chétive qu’est votre souffrance. Faible, démunie, dans son manteau d’incertitude, elle attend qu’un adulte la prenne par la main, lui montre qu’elle aussi est belle et combien les gens ont souvent tort de la craindre ou de l’ignorer.  Et gare aux pères abandonneurs, car la douce, tendre et craintive, pourrait bien laisser place à une furie, ardente et destructrice le jour où elle se sentira par trop sacrifiée.

Modifié par Eathanor
Corrections orthographiques

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comment_192077

Une tristesse joliment personnifiée, un écrit sagace...

 

cf. "Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille !"

C. Baudelaire

 

Cette Cosette qui deviendra grande a des précédents illustres !

 

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Posté(e)
comment_192120

Il est donc imprudent de laisser la souffrance en souffrance. Bien vu !

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