Posté(e) 10 février J’étais dans le lit du soleil, tout contre son grand corps que les collines déjà reverdies et les molletons des nimbes semblaient prolonger à travers les formes désirables de la Terre. Je ne demandais rien, qu’à être et à en jouir dans ce début d’après-midi qui semblait sans fin. J’étais si bien que j’aurais pu, torche d’or, brûler aussi longtemps que l’étoile, sans bouger d’où je me trouvais, c’est-à-dire n’importe où… Mais en fusion avec, en co-fusion. On aurait tort de confondre avec la confusion. Toute diffusion était hors sujet. La présente osmose n’est qu’épiphénoménale, n’est donc pas essentielle et peut prendre fin à mon gré. Il ne s’agissait pas plus de transfusion : j’étais toujours moi-même et d’ailleurs, l’astre disparut bien vite, trop tôt, vaincu par la pluie, me laissant seul. Quant à l’hypothèse de l’infusion, elle aboutit à commuer le soleil en sommeil et à flouter l’expérience ci-dessus relatée pour en faire une illusion. Et voilà comment, par manie du raisonnement, on anéantit un haut prodige de poésie vécue. Pffff !
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