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Un jour s'est tu. Ce soir la riche étoile nous regarde, jette un charme, et nous émerveille, alors que l'inspiration creuse l'obscurité en silence... Pendant que le spectacle de la fonte du jour s'achève dans un ciel sans fond, presque sans vie, la véloce pipistrelle siffle et tournaille follement autour du cerisier aux fruits mûrs, le lièvre se repose près d'un tapis d'eau noire en prière, et le hérisson fouineur aux pattes de velours se manifeste dans la masse d'herbe assom-brie. Quand les branches des arbres vibrent dans la nuit étrange des froissements retentissent dans leur ramure. Mais lorsque le vent se lève on y brise des perles, et l'ultime rayon d'un soir, côté cour, revivifie la plume délavée d'un vieux chat-huant. Le spectacle se déroule aussi sous les globes de feu du grand boulevard, où l'impressionnant hercule et sa jeune vierge se promènent bras dessus, bras dessous. Oh ! ces anémones sont blotties au pied du vieil hangar centenaire ! dont des myriades de chandelles pleurent leurs larmes incandescentes sur ses poutres massives.

Maintenant je m'endors sous le chêne vert, et dans le ciel de papier carbone aux astres errants des poulies d'agate descendent mon rêve... Un grand théâtre aérien aux décors articulés, où des comédiens et des comédiennes enfants jouent une ravissante comédie, a jeté son ancre couverte de fluorines bleues, roses ou pourpres au coeur des rameaux d'or. Quand se lève le rideau de l'esprit, sous les frises exiguës et les lustres galonnés à l'haleine brûlante, une statue faïencée d'Eros chante sur une ravissante musique depuis le sommet de la grande tour montante, et beaucoup d'autres encore vers la clôture de l'ancienne fonderie, à sa porte monumentale aux innombrables décorations.

Mais le matin a soufflé les bijoux de la nuit qui luisaient encore dans le firmament, et je me réveille blotti contre le tronc frais d'un chêne vieux, et je tremblote de nouveau devant la grisaille d'un monde usant qui me brûle le coeur.

 

 

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