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Posté(e) (modifié)

 

Un jour, au jardin, à l’ombre d’un vers

 

Dans le texte qui ne veut pas dire grand-chose, qui ne veut pas parler de la pluie et du beau temps, qui ne veut pas devenir la marée des temps mauvais, dans ce texte il y a des mots qui se multiplient, se dédoublent et se répètent. Ils ont parfois le sens qui leur est donné et le plus souvent, ils se pulvérisent en des millions d’eux-mêmes. Mon désir n’est pas de les voir se déchirer. Et je contre parfois leur emploi telle une vieille actrice amoureuse des premiers rôles qu’elle ne peut plus jouer sans un goût amer et ridicule. Dans le jardin ensoleillé passent les oiseaux. Ils chantent d’autres mots. Le faisan lâché en début de saison s’est réfugié dans le bois du bord de l’eau et il profite de son temps libre à présent pour gratter le jardin de l’hiver. Un léger vent réveille les violettes qui s’étaient endormies un peu plus tôt légèrement pâles. Les objets rouillés ramassés au gré de balades ont trouvé leur place et si j’essaie de les déplacer ils semblent me rappeler que seul le feu pourrait les faire trembler alors, ils resteront là encore un certain moment. Les perce-neige me regardent étonnés ne sachant pas de quoi je parle lorsque j’évoque un tapis blanc que les pas du matin aimaient enfoncer doucement en prenant le soin de revenir dans ces mêmes pas pour garder le plus longtemps possible ce paisible décor dénué de présences. Les cyclamens coum tapissent de leurs fleurs le petit coin sous le cerisier. Ils ne le savent peut-être pas mais rourou passe au-dessus d’eux chaque jour. Les tas de pierres verdissent et la mousse se loge dans chaque recoin. Les chats aiment s’y amuser, allongeant leurs pattes, alignant leur dos naturellement et je ne distingue plus ni l’un ni l’autre. Et je suis le chemin jusqu’à la première hauteur sans me rendre compte que l’univers de mon jardin continue de me suivre là où je vais et en sachant pourtant qu’il est toujours dans mon cœur et si je peine quelque fois à atteindre le sommet, il me pousse à sa façon comme j’aime le laisser pousser moi aussi. Je reviens ensuite, je n’en reviens pas également, le ciel appelle la nuit, elle ne va tarder à tomber, je pourrais presque entendre le jour qui pleure, deux ou trois pas de plus, je suis dans la maison, j’appuie sur l’interrupteur, je sens bon l’air du dehors.

dans mon emploi du temps

un certain

jour se distingue

sans peine

je ne pleure plus

 

 

 

 

Modifié par Diane
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