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Featured Replies

Posté(e)
comment_187105

Mes pensées n'avaient plus de couleur, et j'étais

Comme défiguré ; je voyais défiler

Des pendus, dans un rêve, au-dessus d'un torrent

Où j'étais emporté. Dans cet appartement,

 

Rue Masséna, j'étais parfois heureux aussi,

D'un bonheur aigre-doux. Seul, un mort est à même

De voir, désengagé, la beauté de la vie.

Je ris un peu de moi, il faut bien que l'on s'aime.

 

Je ris, mais c'est sérieux : en janséniste athée,

Je ne croyais en Dieu pas plus que dans ce monde,

J'habitais un milieu bizarrement ouaté,

 

J'élargissais un creux, y bâtissais un havre

De mort, je m'y sentais comme un poisson dans l'onde,

Mon rire était déjà le rire d'un cadavre,

 

Quand je t'ai rencontrée... Je sais, à la couleur

D'un choix, semblable à celle d'une opale am-

Brée que ce choix est le bon. Il m'évoque l'em-

Brasement d'un ciel d'automne. La valeur

 

Que j'accorde aux possibles tient à presque rien.

Je parlais de Pascal, j'en parlais pourtant bien,

Mais j'attendais l'amour pour pouvoir m'y dissoudre,

Et pour qu'il galvanise une force épuisée,

 

Que par l'amour je me sente enfin justifié,

J'y cherchais le salut, en somme, et de la poudre

À canon.  Mon fou rire masquait déjà très

 

Mal un grand désarroi, quand je t'ai rencontrée.

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_187106

Une rencontre salvatrice évoquée avec beaucoup d'émotion, un retour sur le passé qui est aussi une déclaration amoureuse.

 

Une recherche sur les rimes qui ajoute son originalité à l'ensemble.

 

Une bien jolie découverte pour le lecteur, et le forum !

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_187114

Un poème tout droit sorti des sentiers battus ... Bienvenue, @Rigault

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_187121

Un ton nouveau bienvenu et un amour salvateur, voilà comme on aime la poésie.

Posté(e)
  • Semeur d’échos
comment_187140

Un poème intimiste comme une renaissance , @Rigault Cette justification est émouvante.

Posté(e)
  • Correcteur
comment_187166

Effectivement les rejets de vers et mots coupés en deux confèrent au texte 

une scansion particulière qui font penser au fou-rire nerveux qu évoque l auteur !

 

Mais ce n’est pas désagréable .

Posté(e)
  • Auteur
comment_187256

Merci à tous pour ces retours !