Connecté Posté(e) 1 décembre 2024 délirium très mince L'immense maison de Maître Cube est à vendre, m'annonça un matin ma meilleure amie Mélisandre, alors que je venais de boire mon premier café et de lire le journal de ce premier décembre. Tout allait au plus mal partout, comme de bien entendu et je fus heureux de cette bonne nouvelle. Je me suis donc étiré et j'ai bâillé trois fois, imitant le Chat qui attendait patiemment ses croquettes au foie, sa première ration du matin avant de retourner dormir sur son coussin défoncé, à côté de la cheminée. J'ai ouvert la porte au Chien qui devait avoir la vessie bien pleine puisque sa gamelle d'eau était vide et suis allé à la salle de bains me faire une beauté. Quand on est agent immobilier, il faut, non seulement avoir une apparence impeccable, mais en plus sauter sur les occasions à pieds joints pour ne pas se faire souffler l'affaire par un concurrent. Après une bonne douche aux senteurs cacao, j'ai enfilé mon superbe costume bleu marine qui me valait bien des regards sur le port quand j'allais acheter quelques sardines pour mon repas de midi. Le notaire de Saint Pâlot prenait enfin sa retraite ! C'était un vieux japonais que je ne pouvais saquer à cause de son parfum à la naphtaline qui me donnait la nausée. Sûr de le trouver au café « Le Picrate des Caraïbes » je m'y rendis grâce à mon petit bolide. En effet, il était assis devant un petit blanc, les yeux dans le vide. J'ai commandé un café et suis allé directement au but ; sans protester, il m'a remis son trousseau de clés et m'a promis l'exclusivité de la vente. La maison n'était pas très loin et je m'y rendis à cloche-pied en chantant. Il faut bien avouer qu'elle a de la gueule, cette victorienne aux balcons en fer forgé et que le jardin qui l'entoure est de toute beauté, mais ce qui surprend le plus, c'est l'immense eucalyptus où quelques koalas au nez plat paressent, débonnaires, ce qui n'est pas vraiment l'image qu'on se fait d'un notaire. Dès que j'ouvris la porte, une armée de cloportes se jeta sur moi. Entomophobe sans espoir de guérison, j'eus juste le temps d'apercevoir mon rival, de l'agence « Azymmobilier », mort à n'en pas douter, et dans le miroir Maître Cube qui disait à sa succube : « et de deux ! » Je rendis mon dernier soupir en pensant au Chat qui devait dormir et au Chien qui grattait pour rentrer. Il faisait clair ce matin là et, rendu de l'autre côté, je vis Maître Cube embrasser Mélisandre dans mon entrée ; ma maison n'était pas à vendre, mais je l'avais couchée sur mon testament en faveur de mon amie. On répandit mes cendres tout près d'ici, selon ma volonté, et le premier mistral ayant soufflé, je me retrouvais dans l'eucalyptus aux côtés d'un koala qui sentait la naphtaline. L'immense maison de Maître Cube est à vendre, m'annonça un matin ma grande amie Mélisandre alors que je venais de boire mon premier café et de lire le journal de ce premier décembre. Tout allait au plus mal partout, comme de bien entendu et je fus heureuse de cette bonne nouvelle. Je me suis étiré et cette fois-ci je n'ai pas bâillé, j'ai mangé quelques croquettes au foie et suis retourné me coucher sur mon coussin défoncé à côté de la cheminée, le Chien a aboyé et j'ai vu mon maître ouvrir la fenêtre pour aérer. Il a mangé le chocolat qui était derrière. Je le soupçonne bien imbibé d'un alcool frelaté. Foutu calendrier de l'avent ! (joailes --------------) 1er décembre 2024
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