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Posté(e)
comment_184732

 

 

Ce soir 

je suis partie 

Silencieuse 

Sous la pluie 

 

J’ai laissé les pensées s’éloigner 

 

Ce soir je suis allée à la gare

Sur le quai

Croiser les passants 

 

Une valise à la main*

J’ai laissé les pensées s’éloigner 

 

Elles sont restées à l’arrière 

En débris de poussière

Des schémas anciens 

Tout ceux qui ne devraient plus exister 

Brisant les vies  

Sur la chaussée 

De corps innocents 

 

Ce soir

Je suis allée à la gare

Sur le quai

J’ai laissé les débris de poussière

Voler au-dessus des gens 

Qui les ont recouverts de leurs pas

Ils ne l’ont pas fait exprès 

C’est seulement qu’ils ne voient pas 

Ils marchent, le dos voûté 

Les yeux rivés 

Sur des écrans 

Eux ne trébuchent pas mais avancent rapidement 

L’air hagard

 

J’ai laissé les pensées s’éloigner 

En retard sur le monde 

 

Des vapeurs étouffantes 

Des guerres et de la haine 

Aux odeurs calcinantes

Brûlant les mots avant qu’ils ne soient nés 

 

Ce soir 

je suis partie en retard 

Une valise à la main

Assise sur un banc 

 

Observant mes pensées s’éloigner 

 

De nouvelles se forment à l’avant 

D’une destination incertaine 

Où la multitude des enfants 

Ne serait plus amputée de la joie 

De voir s’épanouir les fleurs à peine écloses 

 où il se doit 

Sur les montagnes , les prairies 

Pas sur des tombes 

Lourdes de marbre gris 

 

Ce soir 

J’ai laissé les pensées à la traîne 

 

je suis partie 

En retard sur le monde 

Une valise à la main

Et un carnet rempli de prose

 

Pour écrire à tout ceux qui tombent 

De désirer simplement jouer  à la Vie 

Danser pour eux 

Sous la pluie 

Chaussée de patins roses

Et rêver 

A d’autres destins 

 

Mais les mots ne sont pas arrivés 

 

Ce soir 

je suis partie 

Silencieuse 

Une valise à la main 

En retard sur le monde.

 

9-10-2024

 

 

« les poètes sont des êtres sensibles

à en pleurer » O Salto

 

« Et quand les cimes s’enveniment

ils rentrent sous le parapluie

hallucinés de rêves

leur valise à la main*

ne sachant où se perdre » O Salto

 

À Tala et à tous les enfants du monde pris au piège de l’enfer sur terre  .

Tala, 10 ans, est morte le 3 septembre dernier. Les Gazaouis l'appellent la "fillette aux rollers".

 

 

 

 

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comment_184743

Un poème symbolique qui bouleverse, une empathie, une compassion, une souffrance rendue palpable !

Posté(e)
comment_184747

Tellement triste ... comment rester insensible à ce hurlement étouffé sous les mots ? 

Posté(e)
comment_184755

Bouleversant. Tu as trouvé le ton et la manière pour dire ce drame insupportable.

Posté(e)
comment_184763

Une forme plus ramassé du poème, moins développé, à mon avis, aurait été plus idoine.

Posté(e)
  • Auteur
comment_184772
Il y a 3 heures, Ferrandeix a écrit :

Une forme plus ramassé du poème, moins développé, à mon avis, aurait été plus idoine.

Merci pour votre avis Ferrandeix

Posté(e)
comment_184774

Une chronique sensible d’un quotidien troublé par la violence aveugle et insupportable à laquelle l’actualité fait écho.

Posté(e)
comment_184784
Il y a 17 heures, Nâau a écrit :

Ce soir

Je suis allée à la gare

Sur le quai

J’ai laissé les débris de poussière

Voler au-dessus des gens 

Qui les ont recouverts de leurs pas

Ils ne l’ont pas fait exprès 

C’est seulement qu’ils ne voient pas 

« ils ont des yeux et ne voient pas » 

Tout le drame de l’humanité… Merci @Nâau pour ce poème qui vient frapper au plus profond de l’âme.

Posté(e)
  • Auteur
comment_184789
il y a une heure, Tarentaise a écrit :

« ils ont des yeux et ne voient pas » 

Tout le drame de l’humanité… Merci @Nâau pour ce poème qui vient frapper au plus profond de l’âme.

Merci Tarentaise 

Posté(e)
comment_184799

J'ai un  nouveau coup de coeur pour ton poème, @Nâau. J'aime le rythme de tes mots et  la cadence de tes vers.

Qu'il est émouvant de voir ces pensées jalonner tes mots !

Les mots ne semblent pas arriver, dis-tu et pourtant les pensées sont si vivantes ... plus que jamais. Et, ils demeurent si présents.

Je comprends ce ressenti quand les mots semblent insuffisants. Tu nous as indéniablement convaincus. Une émotion  si palpable chère @Nâau

💫

Modifié par Sophie

Posté(e)
comment_184806

Quel magnifique texte !

 

Si seulement une valise suffisait à la remplir de tous les maux du monde et

à la jeter ensuite à la mer!

Posté(e)
comment_184818

Les grognements, les jamais contents, les gaspillages, les non-respects, la vitesse pour aller nulle part... Des personnes vivent à côté, ils grognent, ne sont jamais contents, ils gaspillent, ne respectent pas, vont toujours plus vite sans aucune raison valable... Et des enfants tombent sans que cela ne change rien dans leurs yeux. Soit ils sont ignorants, soit ils ferlent les yeux, soit ils se disent que de toute façon tout est foutu, soit ils sont fait d'une autre chair. Merci Nâau

Posté(e)
comment_184826

Un magnifique hommage à tous ceux qui "une valise à la main" ne reverront plus certains.

Bouleversant @Nâau.

 

Posté(e)
  • Auteur
comment_184904
Le 30/11/2024 à 16:18, Racine Montignac a écrit :

Un magnifique hommage à tous ceux qui "une valise à la main" ne reverront plus certains.

Bouleversant @Nâau.

 

Merci Racine 😌

Le 30/11/2024 à 09:37, Sophie a écrit :

J'ai un  nouveau coup de coeur pour ton poème, @Nâau. J'aime le rythme de tes mots et  la cadence de tes vers.

Qu'il est émouvant de voir ces pensées jalonner tes mots !

Les mots ne semblent pas arriver, dis-tu et pourtant les pensées sont si vivantes ... plus que jamais. Et, ils demeurent si présents.

Je comprends ce ressenti quand les mots semblent insuffisants. Tu nous as indéniablement convaincus. Une émotion  si palpable chère @Nâau

💫

Merci Sophie, je souhaiterai tant que nous n’ayons plus jamais de nos vies humaines avoir à parler de ces choses abominables 🥹

 

Le 30/11/2024 à 14:08, Eobb a écrit :

Les grognements, les jamais contents, les gaspillages, les non-respects, la vitesse pour aller nulle part... Des personnes vivent à côté, ils grognent, ne sont jamais contents, ils gaspillent, ne respectent pas, vont toujours plus vite sans aucune raison valable... Et des enfants tombent sans que cela ne change rien dans leurs yeux. Soit ils sont ignorants, soit ils ferlent les yeux, soit ils se disent que de toute façon tout est foutu, soit ils sont fait d'une autre chair. Merci Nâau

Je pencherai pour l’ignorance et à la fois le fait d’être fait d’une autre nature… à débattre…

Merci Eobb 

Le 30/11/2024 à 07:43, Tarentaise a écrit :

« ils ont des yeux et ne voient pas » 

Tout le drame de l’humanité… Merci @Nâau pour ce poème qui vient frapper au plus profond de l’âme.

Merci Tarentaise, nous sommes effectivement bien tous secoués « frappés » par ce qui ne devrait jamais avoir lieu d’être en ce monde 😌

 

Le 30/11/2024 à 09:59, Diane a écrit :

Quel magnifique texte !

 

Si seulement une valise suffisait à la remplir de tous les maux du monde et

à la jeter ensuite à la mer!

Elle ne serait jamais être assez grosse… mais on peut toujours l’espérer…

Merci Diane 

Posté(e)
comment_184955

@Nâau

 

Nous avons trouvé notre Cassandre. Et hop !

  • 4 mois plus tard...
Posté(e)
comment_193943
Le 29/11/2024 à 14:15, Nâau a écrit :

Ce soir

Je suis allée à la gare

Sur le quai

J’ai laissé les débris de poussière

Voler au-dessus des gens 

Qui les ont recouverts de leurs pas

On dirait une ombre de soi qui prend de la hauteur pour essayer de comprendre, en vain sans doute... Grande émotion. 🌟

Posté(e)
  • Auteur
comment_193954
Il y a 1 heure, Bollinger a écrit :

On dirait une ombre de soi qui prend de la hauteur pour essayer de comprendre, en vain sans doute... Grande émotion. 🌟

Merci Bollinger … oui une ombre de soi , un détachement vaporeux face à un monde de souffrances…