Posté(e) 29 novembre 202429 nov. comment_184732 Ce soir je suis partie Silencieuse Sous la pluie J’ai laissé les pensées s’éloigner Ce soir je suis allée à la gare Sur le quai Croiser les passants Une valise à la main* J’ai laissé les pensées s’éloigner Elles sont restées à l’arrière En débris de poussière Des schémas anciens Tout ceux qui ne devraient plus exister Brisant les vies Sur la chaussée De corps innocents Ce soir Je suis allée à la gare Sur le quai J’ai laissé les débris de poussière Voler au-dessus des gens Qui les ont recouverts de leurs pas Ils ne l’ont pas fait exprès C’est seulement qu’ils ne voient pas Ils marchent, le dos voûté Les yeux rivés Sur des écrans Eux ne trébuchent pas mais avancent rapidement L’air hagard J’ai laissé les pensées s’éloigner En retard sur le monde Des vapeurs étouffantes Des guerres et de la haine Aux odeurs calcinantes Brûlant les mots avant qu’ils ne soient nés Ce soir je suis partie en retard Une valise à la main Assise sur un banc Observant mes pensées s’éloigner De nouvelles se forment à l’avant D’une destination incertaine Où la multitude des enfants Ne serait plus amputée de la joie De voir s’épanouir les fleurs à peine écloses Là où il se doit Sur les montagnes , les prairies Pas sur des tombes Lourdes de marbre gris Ce soir J’ai laissé les pensées à la traîne je suis partie En retard sur le monde Une valise à la main Et un carnet rempli de prose Pour écrire à tout ceux qui tombent De désirer simplement jouer à la Vie Danser pour eux Sous la pluie Chaussée de patins roses Et rêver A d’autres destins Mais les mots ne sont pas arrivés Ce soir je suis partie Silencieuse Une valise à la main En retard sur le monde. 9-10-2024 « les poètes sont des êtres sensibles à en pleurer » O Salto « Et quand les cimes s’enveniment ils rentrent sous le parapluie hallucinés de rêves leur valise à la main* ne sachant où se perdre » O Salto À Tala et à tous les enfants du monde pris au piège de l’enfer sur terre . Tala, 10 ans, est morte le 3 septembre dernier. Les Gazaouis l'appellent la "fillette aux rollers".
Posté(e) 29 novembre 202429 nov. comment_184743 Un poème symbolique qui bouleverse, une empathie, une compassion, une souffrance rendue palpable !
Posté(e) 29 novembre 202429 nov. comment_184747 Tellement triste ... comment rester insensible à ce hurlement étouffé sous les mots ?
Posté(e) 29 novembre 202429 nov. comment_184755 Bouleversant. Tu as trouvé le ton et la manière pour dire ce drame insupportable.
Posté(e) 29 novembre 202429 nov. comment_184763 Une forme plus ramassé du poème, moins développé, à mon avis, aurait été plus idoine.
Posté(e) 29 novembre 202429 nov. comment_184767 La tristesse des quais de gare sublimée par votre poème.
Posté(e) 29 novembre 202429 nov. Auteur comment_184772 Il y a 3 heures, Ferrandeix a écrit : Une forme plus ramassé du poème, moins développé, à mon avis, aurait été plus idoine. Merci pour votre avis Ferrandeix
Posté(e) 30 novembre 202430 nov. comment_184774 Une chronique sensible d’un quotidien troublé par la violence aveugle et insupportable à laquelle l’actualité fait écho.
Posté(e) 30 novembre 202430 nov. comment_184784 Il y a 17 heures, Nâau a écrit : Ce soir Je suis allée à la gare Sur le quai J’ai laissé les débris de poussière Voler au-dessus des gens Qui les ont recouverts de leurs pas Ils ne l’ont pas fait exprès C’est seulement qu’ils ne voient pas « ils ont des yeux et ne voient pas » Tout le drame de l’humanité… Merci @Nâau pour ce poème qui vient frapper au plus profond de l’âme.
Posté(e) 30 novembre 202430 nov. Auteur comment_184789 il y a une heure, Tarentaise a écrit : « ils ont des yeux et ne voient pas » Tout le drame de l’humanité… Merci @Nâau pour ce poème qui vient frapper au plus profond de l’âme. Merci Tarentaise
Posté(e) 30 novembre 202430 nov. comment_184799 J'ai un nouveau coup de coeur pour ton poème, @Nâau. J'aime le rythme de tes mots et la cadence de tes vers. Qu'il est émouvant de voir ces pensées jalonner tes mots ! Les mots ne semblent pas arriver, dis-tu et pourtant les pensées sont si vivantes ... plus que jamais. Et, ils demeurent si présents. Je comprends ce ressenti quand les mots semblent insuffisants. Tu nous as indéniablement convaincus. Une émotion si palpable chère @Nâau 💫 Modifié 30 novembre 202430 nov. par Sophie
Posté(e) 30 novembre 202430 nov. comment_184806 Quel magnifique texte ! Si seulement une valise suffisait à la remplir de tous les maux du monde et à la jeter ensuite à la mer!
Posté(e) 30 novembre 202430 nov. comment_184818 Les grognements, les jamais contents, les gaspillages, les non-respects, la vitesse pour aller nulle part... Des personnes vivent à côté, ils grognent, ne sont jamais contents, ils gaspillent, ne respectent pas, vont toujours plus vite sans aucune raison valable... Et des enfants tombent sans que cela ne change rien dans leurs yeux. Soit ils sont ignorants, soit ils ferlent les yeux, soit ils se disent que de toute façon tout est foutu, soit ils sont fait d'une autre chair. Merci Nâau
Posté(e) 30 novembre 202430 nov. comment_184826 Un magnifique hommage à tous ceux qui "une valise à la main" ne reverront plus certains. Bouleversant @Nâau.
Posté(e) 1 décembre 20241 déc. Auteur comment_184904 Le 30/11/2024 à 16:18, Racine Montignac a écrit : Un magnifique hommage à tous ceux qui "une valise à la main" ne reverront plus certains. Bouleversant @Nâau. Merci Racine 😌 Le 30/11/2024 à 09:37, Sophie a écrit : J'ai un nouveau coup de coeur pour ton poème, @Nâau. J'aime le rythme de tes mots et la cadence de tes vers. Qu'il est émouvant de voir ces pensées jalonner tes mots ! Les mots ne semblent pas arriver, dis-tu et pourtant les pensées sont si vivantes ... plus que jamais. Et, ils demeurent si présents. Je comprends ce ressenti quand les mots semblent insuffisants. Tu nous as indéniablement convaincus. Une émotion si palpable chère @Nâau 💫 Merci Sophie, je souhaiterai tant que nous n’ayons plus jamais de nos vies humaines avoir à parler de ces choses abominables 🥹 Le 30/11/2024 à 14:08, Eobb a écrit : Les grognements, les jamais contents, les gaspillages, les non-respects, la vitesse pour aller nulle part... Des personnes vivent à côté, ils grognent, ne sont jamais contents, ils gaspillent, ne respectent pas, vont toujours plus vite sans aucune raison valable... Et des enfants tombent sans que cela ne change rien dans leurs yeux. Soit ils sont ignorants, soit ils ferlent les yeux, soit ils se disent que de toute façon tout est foutu, soit ils sont fait d'une autre chair. Merci Nâau Je pencherai pour l’ignorance et à la fois le fait d’être fait d’une autre nature… à débattre… Merci Eobb Le 30/11/2024 à 07:43, Tarentaise a écrit : « ils ont des yeux et ne voient pas » Tout le drame de l’humanité… Merci @Nâau pour ce poème qui vient frapper au plus profond de l’âme. Merci Tarentaise, nous sommes effectivement bien tous secoués « frappés » par ce qui ne devrait jamais avoir lieu d’être en ce monde 😌 Le 30/11/2024 à 09:59, Diane a écrit : Quel magnifique texte ! Si seulement une valise suffisait à la remplir de tous les maux du monde et à la jeter ensuite à la mer! Elle ne serait jamais être assez grosse… mais on peut toujours l’espérer… Merci Diane
Posté(e) 12 avril12 avril comment_193943 Le 29/11/2024 à 14:15, Nâau a écrit : Ce soir Je suis allée à la gare Sur le quai J’ai laissé les débris de poussière Voler au-dessus des gens Qui les ont recouverts de leurs pas On dirait une ombre de soi qui prend de la hauteur pour essayer de comprendre, en vain sans doute... Grande émotion. 🌟
Posté(e) 12 avril12 avril Auteur comment_193954 Il y a 1 heure, Bollinger a écrit : On dirait une ombre de soi qui prend de la hauteur pour essayer de comprendre, en vain sans doute... Grande émotion. 🌟 Merci Bollinger … oui une ombre de soi , un détachement vaporeux face à un monde de souffrances…