~ Les commentaires sur les sujets sont uniquement visibles des membres de notre communauté ~
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…

Doit contenir au moins 3 caractères.

Aller au contenu

Messages recommandés

Posté(e)

Sorcière Cœur de Fée

 

 

Il était une fois, dans un pays lointain, un village coquet entièrement peuplé de... sorcières ! Oui, de vraies sorcières ! Certes, toutes n'avaient pas de balai ni de nez crochu, mais chacune était dotée d'un beau diplôme de magicienne émérite.

 

Dans cet endroit ignoré de tous, les sorcières se réunissaient, fêtaient joyeusement Halloween et mettaient au point des recettes fatales, forcément fatales.

 

Ce n'était pas un véritable hameau, naturellement, avec un boucher, un cordonnier, un maire et une blanchisseuse, bien qu'on y trouvât une école d'apprenties ensorceleuses. Il s'agissait d'un simple lieu de réunion qui permettaient à ces dames de se retrouver en toute amitié (ou rivalité, c'est selon).

 

Chaque sorcière avait par ailleurs une "vraie vie", une autre identité auprès de ceux qui ignoraient tout de leurs véritables pouvoirs.

 

L'établissement scolaire sis en ce lieu était un pensionnat qui permettait à la jeune génération d'apprendre le métier, sous couvert d'une scolarité ordinaire pour les non-initiés.

 

Lorsque débute ce récit, une jeune fille nommée Mélanie étudiait avec beaucoup de sérieux pour obtenir son diplôme. Sa famille, bien informée, avait décelé en elle une nature démoniaque et l'avait dirigée vers cet établissement privé bien sous tous rapport qui assurerait sa réussite dans cette voie si particulière.

 

Mélanie réussissait brillamment tous ses examens théoriques mais avait le plus grand mal à passer aux travaux pratiques. Il y avait manifestement un problème. Elle ne pouvait même pas faire de mal à une mouche ! C’était navrant et digne du bonnet d’âne.

 

La directrice de cet internat, consternée, lui fit passer des tests d'aptitude à la méchanceté et à la perfidie. Las, la jeune apprentie échoua lamentablement ! Le Mal n'était pas niché en son cœur.

 

Il fut décidé de la renvoyer aussitôt. Ses parents seraient déçus, naturellement, mais après tout, une sorcière incapable de causer du tort à autrui n'avait pas sa place en ce lieu maléfique.

 

Mélanie fut désespérée par l'annonce de cette nouvelle : elle voulait tant faire plaisir à ses parents, qui avaient supputé tout le profit qu'il pourrait y avoir à élever une fille puissante et sans scrupule.

 

Elle dut faire son baluchon et rentrer, infiniment triste, dans sa famille. Cette dernière l'attendait. La directrice du pensionnat avait pris soin d'informer ses parents, le plus diplomatiquement possible, de la mauvaise nouvelle.

 

Sur le chemin du retour, la jeune fille pleurait toutes les larmes de son corps. Que pouvait-elle faire à présent ? Elle était désespérément sans talent. Son avenir était bouché, il ne serait jamais brillant ! Elle devrait faire des ménages pour survivre ou essayer de se faire embaucher comme aide-vendeuse. Jamais ses parents ne lui paieraient de longues études, ils étaient si près de leurs sous !

 

Il lui sembla soudain qu'un rayon de soleil venait la taquiner tandis qu'elle passait près des grands arbres. Il paraissait jouer avec elle et même... la chatouiller ! C'était fatal, elle éternua bruyamment. Quelle surprise ! Une pluie de petites fleurs multicolores s'échappa de sa bouche et s'envola joyeusement. Rêvait-elle ? Elle prit peur.

 

Mais un murmure apaisant monta du grand chêne qu'elle longeait, lui suggérant de saisir un de ses rameaux et de toucher un escargot qui se hâtait (lentement) sur le sentier. Elle fut éberluée par ces paroles végétales mais elle obéit. L'animal visqueux se métamorphosa aussitôt en petit lutin malicieux, tout nimbé de poussière d'or. C'était un spectacle magique !

 

La créature féerique l'informa avec un grand sourire qu'il lui fallait sécher ses larmes : son destin n'était pas de faire le mal, mais le bien ; d'apporter non la haine, mais l'amour ; d'œuvrer pour la beauté et non pour le malheur d'autrui. Comme elle avait pu le constater, ce rameau était en fait une baguette magique, ce serait la sienne dorénavant. Car elle était fée et surtout pas sorcière… Qu’elle essaie de s'en servir à nouveau, elle verrait bien le résultat.

 

Au comble du bonheur, Mélanie fit surgir ainsi successivement un lapin, une maisonnette, un avion grandes lignes (sans pilote) et un milk-shake à la banane.

 

C'était ahurissant ! Elle avait des pouvoirs qu'elle n'aurait jamais rêvé détenir. Le lutin fit tout disparaître par une formule magique en lui conseillant, à l'avenir, de faire le Bien avec discernement et sagesse.

 

Il disparut à son tour. Il sembla à Mélanie que tous les arbres qui l'entouraient lui souriaient avec tendresse. C'était sans doute vrai. Ces géants débonnaires avaient su lire dans son cœur de fée pour y trouver les trésors de bienveillance qu'il recelait.

 

Joyeuse et légère, la jeune fille reprit son chemin, munie de toutes les bonnes résolutions du monde : puisqu'elle était la Bonté personnifiée, elle la répandrait autour d'elle et utiliserait toujours ses pouvoirs au service du Bien.

 

Sa petite valise dansait de joie à côté d'elle. Le retour fut allègre et empli d'un immense espoir en l'avenir. Il s'annonçait maintenant porteur de la plus belle des Lumières, celle de l'Amour.

 

 

FIN

 

 

×
×
  • Créer...