Posté(e) 6 octobre 20246 oct. Semeur d’échos comment_180676 Le naufragé, récit en deux épisodes (II/II) La lutte (Deuxième partie) Sur sa grande planche de bois à demi immergée, le naufragé contemplait le soleil rayonnant. Pas un nuage dans le ciel, une brise légère soufflait avec douceur. Peu de bruits, juste le clapotement de l'eau frappant le bois dur de sa planche de salut. Par chance, il ne souffrait ni du chaud, ni du froid. La température modérée le ménageait. Saison des pluies, paraît-il, dans ces eaux tropicales. Voire... Pas de brume à l'horizon. La soif s'imposa à lui très vite, interrompant ses réflexions. Sa gorge se serra de terreur. Comment faire ? Il se mit à trembler : mourir de soif après avoir failli périr noyé... Quelle dérision et quelle angoisse ! Son regard affolé fut attiré par certains reflets à l'extrémité de son radeau de fortune. Il se traîna jusqu'à eux. Oui, c'était bien de l'eau, captive dans les creux des boiseries défraîchies. Il tendit la main, tenta de boire quelques gorgées. De l'eau douce ! Il ne put s'empêcher de pousser un cri de joie. Il était sauvé, au moins pour quelque temps. Le jeune homme reprit un peu courage. Il fallait se nourrir maintenant. Comment faire ? Où trouver cette nourriture précieuse ? La planche était nue et lui-même n'avait que quelques vêtements, ceux que le flot lui avait laissés. Oui, mais les secours allaient arriver, c'était sûr, son absence serait vite constatée sur le navire. Des recherches seraient entreprises. Il se répétait ces paroles réconfortantes en boucle pour ne pas hurler de désespoir et de terreur. Il fallait juste patienter un peu. L'ironie de la formule le fit presque pleurer. Avec courage néanmoins, il se mit à examiner en détails le vaste portail, en rampant prudemment. Pas question de passer à nouveau par-dessus bord ! Il repéra plusieurs paquets d'algues coincés sous les planches. Là, dans leur berceau de verdure, une foule de petits crustacés se laissait porter par le courant. Quelle aubaine ! Et ils avaient bon goût ! Il s'en rendit compte aussitôt, réalisant alors à quel point il avait faim. Des milliers de bouchées saumâtres pour lui tout seul ! Il était ravi. Voilà un bon début pour sa survie : de l'eau et de la nourriture, plutôt abondante. La journée passa lentement. Il scrutait l'horizon, priant pour voir surgir un hélicoptère de la sécurité civile. Autour de lui, la mer était calme, les vagues paisibles, pas d'aileron à proximité. Mais pas de bateau de secours non plus. En début de nuit, une courte averse permit à ses réserves d'eau de se remplir. Puis il sombra dans un sommeil agité de cauchemars. Le jour suivant, le soleil le réveilla. Il reprit vite ses esprits. Il se mit à observer les environs avec ferveur. Rien de nouveau, malheureusement, aucun navire à l'horizon. Il se sustenta rapidement puis se mit à faire l'inventaire précis de ses ressources en coquillages. Dans un amas d'algues coincées à l'avant de son embarcation hasardeuse, il put constater la présence de petits poissons qui vivaient au milieu des crustacés, retenus par la manne maritime. Peu méfiants, il se laissèrent saisir par la main preste venue de la surface. Voilà de quoi améliorer l'ordinaire ! La journée s'écoula ainsi, entre cueillette, observation, terreur et ennui, peuplé de souvenirs et d'espérances. Dans l’après-midi, il eut l’idée de se confectionner un manteau d’algues pour se protéger du soleil. Ce n’était pas parfait, loin de là, mais au moins, sa peau échapperait au pire. Une autre averse lessiva le pont ce soir-là et le tonnerre ébranla le ciel zébré de blanc. Le temps passa, le naufragé perdit tout repère, occupé seulement à la cueillette et à la pêche manuelle. Il allait désespérer totalement et peut-être se jeter à l'eau pour en finir plus vite quand, un matin, un bruit d'avion le fit trembler d'émotion. Plusieurs paquets enveloppés furent largués du ciel tout près de son radeau de fortune. Les secours ! Ils étaient enfin là ! Il était sauvé ! La suite ne fut plus qu'une formalité pour les sauveteurs des brigades maritimes. FIN Modifié 6 octobre 20246 oct. par Alba
Posté(e) 6 octobre 20246 oct. Semeur d’échos comment_180704 Quelle présence d'esprit et quelle chance!
Posté(e) 6 octobre 20246 oct. Auteur Semeur d’échos comment_180773 En effet ! Tout est mal qui finit bien !
Posté(e) 7 octobre 20247 oct. Semeur d’échos comment_180805 Ouf ! Sauvé ! Je gage que le naufragé a eu le temps de réfléchir, au moins en aura-t-il tiré quelque enseignement ...
Posté(e) 8 octobre 20248 oct. Auteur Semeur d’échos comment_180910 Un défi : écrire quand il n'y a plus rien. Défi relevé... Merci à tous !