Partager Posté(e) 29 septembre Les peupliers se lancent du premier plant au plus haut tournis, ils ont appris la claire espérance des nécessaires verticalités, ils se moquent des obèses densités, de leur minceur de plumeau jaillit le plus beau des houppiers, ainsi parvenus au-dessus de la mêlée les peupliers pensent, leur cime clignote au frisson des grands vents, c’est un dialogue avec la matière grise des nues, ils happent la lumière qui fuse dans un projet tout bleu, mais les peupliers dansent sous la pluie des chagrins, elle leur fait pèlerine, leur bénédiction est d’eau, eau de vie, bénédictine, ils ploient dans une transe divine, ce sont les larmes de leur passion, et voient flotter des géants roses, car les peupliers piaffent d’impatience, ils quêtent la saison nouvelle, elle est leur source, la bonne parole qui les fait tenir debout, comme en partance, voyez-les en ronde ou en rang pinceaux de providence, en concertation constante, toujours en nombre, prêts à la conférence, les peupliers échangent des éclairs, ils sont tantôt paratonnerres ou bien sémaphores des errances, investis de mission, gardiens attentifs de leurs ouailles sylvestres, aussi les peupliers avancent, même s’il n’en paraît rien, leurs pas ne sont visibles qu’aux plumiers de l’observance, ils sont chercheurs de sens, offrent leur majestueuse portance, leur sereine élégance aux égarés Poucet qui ont perdu la source, qui ont perdu la joie, au populeux naufrage, ô pliez-vous, êtres de souffrance, plus grands que ne croyez et fiez-vous à la svelte assurance, à la frêle prestance des peupliers. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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