Partager Posté(e) 10 septembre Tout est bitume, les rues les trottoirs sont en bitume, les ponts et chaussées sont en bitume, les allées sont en bitume, de même que les ruelles jusqu’aux boulevards gorgés d’hydrocarbures. Je marche sur le bitume, dans un flot continu de bitume qui regorge de bitume, la montée du goudron sur les murs et façades. Les arbres sortent du bitume, boivent du bitume, sentent le bitume, vivent du bitume. Tout n’est que bitume, on mange du bitume, on se couche sur le bitume, on dort sur le bitume, on vit sur le bitume, on pleure et on rit sur le bitume. La nuit le bitume boit les lumières, se fond dans le bitume, il n’y a plus de bitume il n’y a que du bitume car le bitume naît du bitume puis disparaît dans le bitume pour y mourir et renaître du bitume car tout n’est que bitume. On court sur le bitume, on crache sur le bitume et on glisse sur des déchets abandonnés sur le bitume par des tas d’ordures qui recouvrent le bitume d’ordures que le bitume absorbe parfois lorsque la pluie tombe et que les ordures se désagrègent sur le bitume rendant le bitume plus praticable par tous ceux qui l’empruntent, de nuit comme de jour parce qu’ils ne peuvent faire autrement que marcher sur le bitume, de vivre et mourir sur le bitume, de s’agenouiller, de s’allonger sur le bitume. Je me fonds dans le bitume, dans une mare de bitume vomie des camions au sein d’une cité ankylosée pareille à un glaucome. La sangsue noire comme du bitume me saigne. Face contre terre, englué de bitume, j’absorbe entièrement le bitume. La bouche dégoulinante de bitume, je carbure au bitume avant de me figer dans le bitume pour devenir le bitume car tout n’est que bitume. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Messages recommandés