Partager Posté(e) 7 septembre Car, oui, cela viendra. Sur l’infâme caillasse, il y a des anges qui pleurent. Des anges lassés de leur va et vient. Il y est né la vie, né l’espérance, et c’est sans espoir. Ils pleurent sur cet élan vital fait de fausses lumières, sur ces poussières d’astres. Ils pleurent sur les couleurs qui déteignent, sur la musique qu’on étouffe, sur les plumes et les pinceaux, celles des oiseaux, des poètes, ceux des artistes. Ils voient se bâtir et détruire les merveilles vaines d’étranges péripéties, l’épopée terrestre où tout converge vers l’absurdité érigée en système. Las sont les anges, d’animal en âme, bruissant de sèves et de voix, de s’unir en chœur et de heurter aux atomes leur chevelure de ciel. Eux qui s’étaient donné la peine de visiter tous les êtres puis s’étaient mis en quête, parvenus au cœur des hommes : regardez-les s’abattre quatre à quatre aux caniveaux des villes, à l’estran souillé, avec l’arbre déguenillé, ô bêtise, ô dérision des êtres, universelle et sans issue, cadavres qui glissent et gisent avec leurs larmes pour abonder le néant ! Alors, il n’y aura plus d’enfants ni bête à bon dieu, plus d’hymne à la joie sous la couche d’ozone, les yeux seront creux, cœurs crevés et poings sans paume. Plus de lèvres, que des crocs. Une terre sans amour et sans sourire. Alors vides de leur humanité, des fourmis aliénées défileront par légions enterrer leurs anges morts. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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