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Réflexions métapoétiques


Thy Jeanin

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Peut-on marcher droit quand on a le pied beau ?

Réflexion préalable à tout élan versificateur.

Ne s’agit-il pas d’agiter l’auguste main au-dessus des sillons ?

En l'absence de réponse, doit-on préférer la prose sous prétexte d'éviter le sécateur?

Et n'est-ce pas se faire sectateur que d'opter pour le vers?

Ce qui nous ramène à la question centrale: le schizophrène est-il un poète qui s'ignore?

Quant au pied, s’il botte en touche, quelque chose cloche.

(La syllabe en sébile aux sybilles.)

Du coup, en déduira-t-on quoi que ce soit sur l’élégie ?

Légère aussi bien que léchée.

Il faudrait demander son avis à Apollinaire.

A fortiori à Apollon.

Certes-da, mais un musagète usagé, ça se jette ?

Par ailleurs, l’iambe, ne l’ignorons pas, est ambigu.

Et ne fait plus bouger nos gambettes.

C’est, comment le dire, la lyre qui délire.

Au fond la rime n’est que cheville.

C’est du moins ce que croyait Achille.

Il n’était pas si agile, le cousin !

Patrocle, l’a-ton dit, connaissait le talon

D’Achille. Ce qui explique bien des rejets, les enjambements.

Sous les tentes, s’entend. Et la plume à se mettre

A l’encrier, bien sûr.

Un premier bilan nous amène à ce constat :

Prosateurs, posez votre prose, elle finira comme vous :

Rongée des vers.

 

 

 

 

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