Partager Posté(e) 29 juillet Vacance L’itinéraire, toujours le même, m’a mené loin. On croit le circuit éternel et pourtant. Sur la route de juin, où la vitesse n’avait qu’une limite minimale, j’ai tant accéléré – comme pressé d’arriver, mais on n’arrive jamais – que j’ai quitté la route. Et me voilà au milieu de rien, personne alentour, pas un être vivant. C’est le désert. Même quand il pleut, d’ailleurs il pleut presque tous les jours. Il pleure, plus exactement – ce qui permet de se vider pour garder un cœur sec, pourtant friable comme la roche que ronge le vent. Balayée par celui-ci, l’âme est mise à nu, dans toute sa vanité. Alors peu à peu elle se dissout en mer de sable. Tu peux toujours marcher, suer, pour trouver des lys dans ce mi erg mi reg… Sorte de hall pierreux sableux sous dôme de verre inaccessible au trait, dommage ! Mais un hall est un lieu d’attente où l’on vient pour un départ. Ici, tout un horizon a basculé. Au coin des falaises, le vent des sables te fouette de son cimeterre. Le pied se pose sur le feu à chacun de tes pas, la rocaille est cendres, il n’y a pas de direction, pas de sens. Alors marcher ou crever. Qui s’arrête ici ou là fond dans le décor. C’est un immense estran où l’on attend que la vie se vidange de tout ce qu’elle boit, de tout ce qu’elle broie, de tout ce qui croît, de tout ce qu’on croit. Croix de sable, croix de pierre, on est son ombre, on a visa pour les Enfers – déjà ! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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