Partager Posté(e) 19 juillet (modifié) L’échine s’étire de la côte littorale dont les vertèbres tombent en poussière. Je prends garde de ne pas la brusquer de mes godillots de voyageur et je surveille l’horizon. Pas une voile, et c'est bien sûr, car la mer n’est plus. Le pêcheur empêché que j’ai questionné me l’a bien dit : « La mer ? Mais il y a longtemps qu’elle s’est retirée ! » Alors j’ai marché et marché sur la grève déserte, immensité de sable et de lises à perte de vue. Ne plus voir la mer est un supplice et j’ai fini dans l’épuisement. Nu et misérable. Assis sur l’infini de l’estran. Là-haut, les cieux n’étaient pas moins gris et vaseux. Il y avait mille pas de la rive – qui n’en était plus une – à mon écroulement, seul au milieu de rien. Des larmes me sont venues, et puis à gros bouillons, non d’un nouveau mais d’un vieux-né, abandonné de tout, de tous. Alors, elle a réagi, ma mer, a couru vers moi de toute la vitesse de ses chevaux d’écume, m’a couvert et recouvert de vagues de caresses, noyé mes larmes dans ses lames, et m’a submergé de sa grande étreinte liquide. Depuis, je dors pour de bon dans un grand lit de marbre bleu. Modifié 19 juillet par Thy Jeanin 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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