Posté(e) 19 juillet 2024 (modifié) Est-ce le Temps, le Poème ? Le Voyage ? L’eau à vau l’eau sur l’eau-delà s’en va le bateau mes pieds mes années ne retient l’épervier Nous qui ne passons plus par les écluses je te confie les mots que je n’ai pu écrire des mots bus le long des berges à regarder passer le lait de leurs nuages à sortir de l’enfance ce soupçon d’amertume d’une pluie heureuse de soleil sur l’ombrelle les lourdes barges rousses entre les dunes Et ces mots amples jetés jadis par semailles entières dans la main glacée du vent les blés ruisselants de nos rires sur les rivages découverts les sambas de mémoire Encore, ces mots lointains troqués d’escales en de milles visages les foulées de couleurs irriguant les cités, les forêts et les monts bleus de Shambhala Ils ont des noms de femmes au cœur bafoué de chansons bercent les balancelles de cristal parfum où ils se posent le corps drapé au pinacle des temples où jasent les bavards de poker menteur et les karaoqueurs Les rubans attelés à l’araire me couvrent d’une terre infidèle toutes voiles gonflées de laines de paupières la tristesse aimante de mes bras où s’endorment les anges et leurs démons Pauvres mots repliant leur pirogue sur les parois blanches du jour mots étarqués de la mémoire cherchant l’appui de la couleur mots lapidaires dans la moelle des grands mammifères en abîme sur leurs yeux Oui mais la pluie sur la belle peinture oui mais le dernier rêve de l’indien ce sang d’océan l’hirondelle chante ouvre la porte du désert pour ne citer qu’elle Gaza, Gaza, Gaza ! à tire-d’aile L’orage peut bien déchirer la touffeur et le sexe remplir d’étoiles ils ne reviendront pas des coups des assassins seuls leurs corps tatoués leur passeront dessus vagues d’un poème de hasard sans autre signe de détresse que les amants traversés de leurs routes inquiètes Plus une trace de terre rare mais le cri vitrifié de la virilité et des virus enrobés de chitine seules les âmes noires des chimères à la surface des étangs longeant les atlantides où les poètes déposent encore leurs verroteries de croisières marins qui ne quittez le port Avais-je le temps de me perdre si l’instant est mirage qui me tire par la main pour me bercer de l’illusion de la poésie Mais alors ces mots qu’en faire ! Modifié 20 juillet 2024 par O Salto ortho 1 1
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