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Posté(e) (modifié)

 

Est-ce le Temps, le Poème ?

Le Voyage ?

 

L’eau à vau l’eau

sur l’eau-delà s’en va

le bateau

mes pieds mes années

ne retient

l’épervier

 

Nous qui ne passons plus

par les écluses

je te confie les mots

que je n’ai pu écrire

des mots bus

le long des berges

à regarder passer

le lait de leurs nuages

à sortir de l’enfance

ce soupçon d’amertume

d’une pluie heureuse de soleil

sur l’ombrelle

les lourdes barges rousses

entre les dunes

 

Et ces mots amples

jetés jadis

par semailles entières

dans la main glacée du vent

les blés ruisselants

de nos rires

sur les rivages découverts

les sambas de mémoire

 

Encore, ces mots lointains

troqués d’escales

en de milles visages

les foulées de couleurs

irriguant les cités, les forêts

et les monts bleus de Shambhala

 

Ils ont des noms de femmes

au cœur bafoué de chansons

bercent les balancelles de cristal

parfum où ils se posent

le corps drapé

au pinacle des temples

où jasent les bavards

de poker menteur

et les karaoqueurs

 

Les rubans attelés à l’araire

me couvrent

d’une terre infidèle

toutes voiles gonflées

de laines de paupières

la tristesse aimante de mes bras

où s’endorment les anges

et leurs démons

 

Pauvres mots repliant leur pirogue

sur les parois blanches du jour

mots étarqués de la mémoire

cherchant l’appui de la couleur

mots lapidaires dans la moelle

des grands mammifères

en abîme sur leurs yeux

 

Oui mais

la pluie sur la belle peinture

oui mais

le dernier rêve de l’indien

ce sang d’océan

l’hirondelle chante

ouvre la porte du désert

pour ne citer qu’elle

Gaza, Gaza, Gaza !

à tire-d’aile

 

L’orage peut bien

déchirer la touffeur

et le sexe remplir d’étoiles

ils ne reviendront pas

des coups des assassins

seuls leurs corps tatoués

leur passeront dessus

vagues d’un poème de hasard

sans autre signe de détresse

que les amants traversés

de leurs routes inquiètes

 

Plus une trace de terre rare

mais le cri vitrifié de la virilité

et des virus enrobés de chitine

seules les âmes noires

des chimères

à la surface des étangs

longeant les atlantides

où les poètes déposent encore

leurs verroteries de croisières

marins qui ne quittez le port

 

Avais-je le temps

de me perdre

si l’instant est mirage

qui me tire par la main

pour me bercer de l’illusion

de la poésie

 

Mais alors ces mots

qu’en faire !

 

 

Modifié par O Salto
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