Posté(e) 13 juillet 202413 juil. comment_173956 La vie en rosse La journée commença par un serein matin, je broutais dans le pré et grattais le sainfoin afin de découvrir mes amis les insectes et de les torturer d’une manière abjecte. M’approchant de la mer, m’éloignant des étables, comme je fus choquée, quand la chaleur du sable révéla tout à coup à mon sabot senestre un petit corps visqueux dans un abri rupestre. De prime abord je pris la vision peu charnelle des diaphanes lambeaux pour des tagliatelles, ce mets si fin que l’on ne me sert que parfois tant toujours il me cause un incroyable émoi. Puis me ressaisissant, très bientôt je compris qu’il me fallait avoir, oui, avoir à tout prix la preuve que ce corps était épris de moi ; je tombais en amour pour le Scyphozoa. Ô combien de désirs, d’attentes put combler cet être que la chance avait su affubler de tant de tentacules aux pouvoirs magiques qui rendirent mon trot chevauchée fantastique. Las, il fallut bien sûr qu’un jour il se lassât de mes hennissements et sa fougue passa me laissant esseulée, à mon cou un lasso, à ma patte une entrave, à mes cils un ruisseau. Alors je fis ce que toute honnête jument aurait fait à ma place et subrepticement je glissai dans son seau la potion arsénique. Ne reste médusée que la rosse qui…
Posté(e) 13 juillet 202413 juil. Semeur d’échos comment_173974 Je ne savais pas que les juments mangeaient des tagliatelle ! il y a 54 minutes, Natacha Félix a écrit : Ne reste médusée que la rosse qui… fait de l'arithmétique ? trêve de plaisanteries, ces vers sont très beaux : il y a 55 minutes, Natacha Félix a écrit : me laissant esseulée, à mon cou un lasso, à ma patte une entrave, à mes cils un ruisseau.
Posté(e) 13 juillet 202413 juil. Correcteur comment_173977 Très drôle Natacha ! et ici —-> combien de désirs, d’attentes put combler je purent combler puisque ce sont des pluriels mais ça fait un pied de plus oui..
Posté(e) 13 juillet 202413 juil. Semeur d’échos comment_173979 il y a 33 minutes, Diane a écrit : Très drôle Natacha ! et ici —-> combien de désirs, d’attentes put combler je purent combler puisque ce sont des pluriels mais ça fait un pied de plus oui.. j'espère que @Natacha Félix a compris, parce que pas moi ! 🙂
Posté(e) 13 juillet 202413 juil. Correcteur comment_173980 Il y a 1 heure, Joailes a écrit : j'espère que @Natacha Félix a compris, parce que pas moi ! 🙂 Je me corrige ! je dirais purent combler car c’est pluriel
Posté(e) 13 juillet 202413 juil. Semeur d’échos comment_173982 J'adore quand la correctrice en chef se corrige elle-même ! Ton pouvoir est extrême, @Diane. En même temps, ça ne m'étonne guère ... Quand on ressemble à Lauren Bacall ... 😉
Posté(e) 13 juillet 202413 juil. Correcteur comment_173985 il y a 24 minutes, Joailes a écrit : J'adore quand la correctrice en chef se corrige elle-même ! Ton pouvoir est extrême, @Diane. En même temps, ça ne m'étonne guère ... Quand on ressemble à Lauren Bacall ... 😉 hi hi… javais oublie un mot oui ! meme Lauren - dite le look- pouvait avoir des défauts 😁
Posté(e) 13 juillet 202413 juil. Semeur d’échos comment_174002 Charmants commentaires et charmante fable, @Natacha Félix.
Posté(e) 13 juillet 202413 juil. Correcteur comment_174006 Il y a 3 heures, Natacha Félix a écrit : oui, avoir à tout prix la preuve que ce corps était épris de moi ; je tombais en amour pour le Scyphozoa. Tu ne l'as pas pris dans tes bras pour qu'il te dise tout bas des mots d'amour des mots de tous les jours et que tu voies la vie en rosse ? si c'est non, tu as bien fait de lui filer un bouillon d'onze heures !
Posté(e) 14 juillet 202414 juil. Semeur d’échos comment_174034 Qu’une femelle d’equus caballus puisse entrer en relation avec un animal cnidaire, il faut être une poétesse à l’imagination débridée pour y penser ! Modifié 14 juillet 202414 juil. par Jeep
Posté(e) 14 juillet 202414 juil. Auteur comment_174036 Il y a 9 heures, Diane a écrit : Je me corrige ! je dirais purent combler car c’est pluriel Madame Lauren, j'ai le regret de vous informer, avec respect, que le sujet est inversé et ô combien singulier puisqu'il s'agit de "cet être". Je ne peux donc changer "put" pour "purent", car cela reviendrait à écrire "cet être purent combler". Je vous remercie toutefois du fond de mon cœur pour votre attention. J'étends mes remerciements à @Joailes pour avoir veillé à ce que je sois informée clairement de votre suggestion. 😁 Modifié 14 juillet 202414 juil. par Natacha Félix
Posté(e) 14 juillet 202414 juil. Correcteur comment_174040 il y a 10 minutes, Natacha Félix a écrit : Madame Lauren, j'ai le regret de vous informer, avec respect, que le sujet est inversé et ô combien singulier puisqu'il s'agit de "cet être". Je ne peux donc changer "put" pour "purent", car cela reviendrait à écrire "cet être purent combler". Je vous remercie toutefois du fond de mon cœur pour votre attention. J'étends mes remerciements à @Joailes pour avoir veillé à ce que je sois informée clairement de votre suggestion. 😁 😁 j entends votre contestation chère poétesse Natacha et votre explication est satisfaisante et justifiée ! c’était cependant ambigu tel que construit , d’où ma réaction veillez accepter mes excuses ☺️
Posté(e) 15 juillet 202415 juil. comment_174104 @Natacha Félix, facétieuse fable, et j'ai particulièrement aimé les mêmes vers que @Joailes!
Posté(e) 15 juillet 202415 juil. Semeur d’échos comment_174129 Le 14/07/2024 à 03:14, Natacha Félix a écrit : De prime abord je pris la vision peu charnelle des diaphanes lambeaux pour des tagliatelles, ce mets si fin que l’on ne me sert que parfois tant toujours il me cause un incroyable émoi. Délicieuse écriture tout au long de ce poème et tout particulièrement dans cette strophe. Bravo @Natacha Félix !
Posté(e) 15 juillet 202415 juil. comment_174200 Je ne sais si je dois m'extasier du poème ou des commentaires ^^ !
Posté(e) 16 juillet 202416 juil. comment_174223 Le 13/07/2024 à 20:14, Natacha Félix a écrit : La vie en rosse La journée commença par un serein matin, je broutais dans le pré et grattais le sainfoin afin de découvrir mes amis les insectes et de les torturer d’une manière abjecte. M’approchant de la mer, m’éloignant des étables, comme je fus choquée, quand la chaleur du sable révéla tout à coup à mon sabot senestre un petit corps visqueux dans un abri rupestre. De prime abord je pris la vision peu charnelle des diaphanes lambeaux pour des tagliatelles, ce mets si fin que l’on ne me sert que parfois tant toujours il me cause un incroyable émoi. Puis me ressaisissant, très bientôt je compris qu’il me fallait avoir, oui, avoir à tout prix la preuve que ce corps était épris de moi ; je tombais en amour pour le Scyphozoa. Ô combien de désirs, d’attentes put combler cet être que la chance avait su affubler de tant de tentacules aux pouvoirs magiques qui rendirent mon trot chevauchée fantastique. Las, il fallut bien sûr qu’un jour il se lassât de mes hennissements et sa fougue passa me laissant esseulée, à mon cou un lasso, à ma patte une entrave, à mes cils un ruisseau. Alors je fis ce que toute honnête jument aurait fait à ma place et subrepticement je glissai dans son seau la potion arsénique. Ne reste médusée que la rosse qui… Quelle imagination ! et une écriture finement ciselée sans aucune « entrave à votre patte » Natacha 😉
Posté(e) 17 juillet 202417 juil. comment_174301 J'adore ce genre de poème, c'est à la fois burlesque et très bien construit. Je suis d'accord avec les précédents commentaires, certains enchaînements de vers m'ont laissée pantoise. Bravo !
Posté(e) 17 juillet 202417 juil. Semeur d’échos comment_174341 Comment traite-t-on les chevaux! Ils ne reconnaissent même plus les partenaires dignes de ce nom. La fin est certes un peu peau de vache. Mais c'est une fantaisie si agréable à lire! Bravo!