Posté(e) 1 juillet 20241 juil. Semeur d’échos comment_173090 Sans doute, je suis mort plusieurs fois, je me souviens de voix étranges auxquelles je m’étrangle encore, à les entendre en de rares tenuti, sublimes étreintes peut-être celle de ce gentil garçon ébloui par la Noël et qui avait pris ma place au centre des émois, et moi sur les ailes d’un oiseau j’étais parti aux anges en voyage au bord d’un val, ma fée avait comme moi sept ans, sept mois, sept jours et dans les prés et les bois cherchait le do de sa clarinette, ô mon blond amour était-ce réminiscence utérine ou a contrario désir futur, cette note que j’allais ausculter jusqu’en sa poitrine – et je surprenais sa main sur la mienne la montagne, je m’en souviens, croulait sous un joyau de neige adamantine sertie de pur azur et j’ai connu l’intimité silencieuse et maudite de la pierre haute et c’était geôle à la violence sans boussole des vents offerte, dont je tirais les feux violets d’un élixir d’orage un jour on m’a surpris mais je n’ai jamais su qui, je porte encore l’entaille, elle se déplace sur mon corps comme une ombre portée, même au plus franc soleil mais j’ai gardé de mes neuf vies le long ruban de rêves qui relie les bijoux de la roche aux étoiles d’un ciel au sombre velours car c’est vêtu d’un pagne qu’il m’est permis d’errer avant que tout ne s’arrête, dans les lagons de mes mille îles d’exil je ne saurais dire si j’ai compté ces vies étrangères, mais de chaque mort revenu, me jaillit un privilège, c’est ce reflet de déjà vécu qui scintille aux flaques du chemin où mon ombre pourtant s’est perdue
Posté(e) 3 juillet 20243 juil. Semeur d’échos comment_173256 Le 01/07/2024 à 19:35, Thy Jeanin a écrit : mais j’ai gardé de mes neuf vies le long ruban de rêves qui relie les bijoux de la roche aux étoiles d’un ciel au sombre velours lire et savourer ... s'approprier l'histoire et relever la phrase la plus prenante ... et puis relire !
Posté(e) 3 juillet 20243 juil. Semeur d’échos comment_173270 Un texte qui vient rappeler que l’on passe son temps à mourir et à renaître et qu’ainsi va la vie.