Partager Posté(e) 26 mars "Il savait que l’homme doit bien remplir son âme de quelque chose et que, s’il n’y a rien, le cœur mâche avidement son propre sang" Andreï Platonov A l’encre des nuits bondées de pollen D’un trait la chouette aveugle l’étang L’eau se glisse dans les draps du ru Où s’est lovée, flûte de bambou Les sons d’un blues sidérant Le cri écrit entre les horizons Tend une tendresse d’or fondu Sortilège de silence une plaie suspendue Ouvre le songe indigo Dans les berges moites et mouvantes Hurent les ragots les haillons de l’hiver Dans les craquelures du breuil Soudain se sont tus !… J’ai beau tourner les cartes à l’avers De mon pas d’une joue l’autre Où me couche Creuser le sable de mon crâne Où vient la mer paître le sel Et sur les bosses polir ma pierre Les mots ne créent plus de matière Alors qui dieu qui maître Qui mettre en place Dieu ? Si au capharnaüm à ciel ouvert Se jouent les Te deum à quelques pièces Et sur ma guigne gigue danse Lance ma balle rime et tourbillonne Sans sens au chœur des semailles La marmaille ventre nu Sous mon toit toile d’étoiles pendues Jusque la corde usées les cloches En concert soûls des rires soupirent " Tends la joue si le soleil te frappe ! " Et s’il n’était écho à cette quête Quelque verte vallée entichée à mon cru J’irais marcher mes mots dedans ma bouche Leur gré d’ambre jusqu’à la faim Mes cimetières de soleils éventés Faudrait-il titubant mourir de printemps ? Entre les lèvres ce bouquet d’herbe Écrire, toujours au bord des précipices ! Laisser mon âme plume secourable Marcher devant… Légère et court vêtue 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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