Partager Posté(e) 21 mars En ce temps-là, il se passait des choses vraiment baroques. Par exemple, quand on s’approchait trop près des maisons, elles hurlaient, retroussaient leurs fondations et se mettaient à courir comme des poules, dans tous les sens. Certaines se heurtaient à un pylône et se brisaient comme un œuf. Maison sous ton aile il ne me faudra compter que sur l’omelette ! Les automobiles sortaient leur propriétaire pour le promener, la laisse en travers de la poitrine, ne le lâchaient que pour le faire pisser au bord des routes ou paître dans une aire de pique-nique. On en voyait aussi plein les villes, devant les vitrines, abandonnés à eux-mêmes, qui trouvaient toujours à se ruer partout. Vois le malotru les yeux fixés sur le rouge croit voir sa baballe ! Quand arrivait la chandeleur, quelle chaleur devant les fourneaux ! La maisonnée en tablier se métamorphosait en déité hindoue. Les bras se multipliaient et dehors, les passants furibonds protégeaient leur tête de dentelles odorantes. Que font ces ovnis à vous siffler sur le chef ? crêpé, le chignon ! Je croisais chaque jour un homme plume à l’oreille, mais il n’écrivait rien, jamais. Il m’expliqua que ce n’était pas les mots qui lui manquaient, mais les personnages, car ils s’évadaient de ses contes avec la clef de l’intrigue et ne revenaient plus. Habitants de l’encre pourquoi laisser page blanche à bâtir les songes ? Chaque saison de chasse était jour de deuil. Non, comme on pourrait le croire, parce qu’un malheureux être vivant mourait à cause d’eux, mais parce que les chasseurs étaient en larmes, face aux animaux disparus. On dit qu’il ne restait qu’un cerf dans la forêt, blanc fantôme que, parfois, ils croisaient mais ne pouvaient tuer. Chasseur sans cervelle qui vois passer ma ramure contemple tes cornes ! Un coq et six grues, un jour de fête dans la rue, firent un petit paquet de leur charge fabuleuse et l’expédièrent en bonne et due forme dans la bonne ville d’Epinal. Cette rue, traversée d’un petit ru, était en rut. Ils se mirent en route en devisant galamment. Mesdames, ô coq vous qui êtes porte-plume, vous reste à conter… 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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