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Les douces cloques de Jacques Bocul (2/2)


Thy Jeanin

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Jack Clock. Jugez-moi, oui ! Ah diable, s’il le faut ! Je saurai souffrir vos rancunes ignobles !

 

 

La mouche. Pouah ! Qu’elle a laine sale ! mais je ne suis pas prise !

 

 

Jack Clock. Je crie meuh contre l’inhumanité !

 

 

Les gavroches. Le non lieu ! Le non lieu !

 

 

Le curé d’Auvergne. A défaut du non Dieu, peut-être ! Horreur, le rab, pour ceux qui n’ont rien mangé ! Qu’il en restât un peu et tous nous fussions décimés ! La colère m’en décuple ! Mais je saurai rester juste, ainsi que Dieu le veut !

 

 

Une caravane (passe). A la soupe par là !

 

 

Jack Clock. Silence, impies pitoyables ! Jaugez votre foie, gavés !

 

 

Le curé d’Auvergne. Je suis ta conscience, Jack Clock. C’est à moi que le Seigneur Dieu tout-puissant (il se signe) a confié la carotte et le bâton. J’ai l’âme diaphane et suis apte à juger ta noire conscience !

 

 

Jack Clock. Et mon corps, donc : bleu ! Tout-puisant, Dieu m’a tout retiré. Et bastonné et carotté les carotides.

 

 

Pimprenelle. Tu seras garotté. En attendant, sois mort, mécréant !

 

Nicolas. Comme la conscience de cestui !

 

 

Le pavot ailé. Noir frelon de curé, si tu hais sa conscience, comment saurais-tu t’identifier à elle ?

 

 

Des cartes. Il n’en est pas à sa première contradiction.

 

 

Le chœur. Rentrez vous coucher, les enfants !

 

 

La breloque. Et s’ils n’ont pas sommeil, ces innocents étymostomes ?

 

 

Le chœur (battant la breloque). Est-ce Thomas qui t’envoie nous empêcher ?

 

 

Le curé d’Auvergne. Bleue l’Auvergne, avant  tes tartes artistes au fromage véreux. Nous ne la voyons plus que grise, désormais, car nos papilles sont désenchantées. Comment diable pourrions-nous encore goûter le délicat arôme de vérité de l’hostie sacrée ?

 

 

Jack Clock (dévêtant sa poitrine). Eh bien prenez ! Ceci est ma carcasse !

 

 

(La scène devient rouge.)

 

 

Le fou. C’est grotesque !

 

 

Jack Clock (effondré). A vrai dire, ce plat barbare devait foudroyer l’intestin morbide des esclaves que l’Amérique attendait. C’est la fringante Gaufrette qui devait les embarquer. On m’a, il est vrai, grassement payé pour les sauver !

 

 

Le curé d’Auvergne (ébahi). Quid ? Pour Dieu, pourceau, c’est pour ça que tu les tuas ? Laitue ! Laid ! Tu… Ah !

 

 

Jack Clock. Eh mon Dieu sauveur ! Oui ! Ce sont les francs-tireurs qui m’ont supplié : ne plus faire souffrir ces pauvres diables promis, après un atroce voyage dans les cales, chargés de chaînes et d’immondices, à une existence laborieuse et méprisée ! Bien calés à l’aide d’une lourde cuisine, ils coulassent en cas de naufrage, échappant au surplus aux avides requins !

 

 

Le curé d’Auvergne. Mais on ne t’avait demandé que de les gaver, semble-t-il ?

 

 

Jack Clock. Hélas oui. N’écoutant que mon bon cœur, j’ai craint que le destin ne leur donnât plus si belle occasion de mourir, et j’ai trempé mes rognons dans le venin du crapaud roux, espérant ainsi leur éviter l’affreuse misère qui les attendait.

 

 

(Une lueur illumine faussement la Seine.)

 

 

Le chœur des bateliers. A la Volga ! Qu’on l’y jette après l’avoir rempli de vodka !

 

 

(Les papillons mauves se mettent à crier.)

 

 

Les chats. Oh !

 

 

Les teignes. Ah !

 

 

Le curé d’Auvergne. Eh bien, pour ta pénitence, tu empoisonneras les esclavagistes fissa !

 

 

Olga. Voilà qui est bel et bon.

 

 

FIN

 

 

 

 

 

 

Modifié par Thy Jeanin
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