Partager Posté(e) 23 février (modifié) Dans les ombres qui s’allongent, un rai glissé, comme l’espoir du pardon à l’heure du carême. Sur la pierre blême, quelqu’un a posé son fardeau. La tempête n’en finit plus et la pluie tombe sur les dos en gros flocons d’écume. L’air est saturé d’amertume. Le voyageur pose sa tête sur un sac d’embruns. La houle siffle, le vent hurle et la nuit qui étreint éteint tout. Peu à peu disparaît le quai où le quidam s’endort l’âme. On jette un dernier œil à la taverne du coin où les têtes décharnées sont figées. Ne se comptent plus les écus dans les doigts crochus. La malle au trésor chue au large comme un rêve largué. C’est trêve, mais il n’est plus de soif aux orbites creuses. Dehors, dans le vacarme et l’averse, les mouettes se désolent. Navires au péril. Cageots volent. L’alité à la pierre s’est dissous dans l’obscurité. Le phare se prend pour une étoile et file au bout du môle. Toute parole dispersée. On sent virer secrètement le grand vaisseau loin de ses amarres et l’on s’inquiète, demain, mer d’onction, extrême peut-être. Modifié 23 février par Thy Jeanin 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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