Partager Posté(e) 14 février (modifié) La vie n’a pas d’âge, la vraie jeunesse ne s’use pas : on a beau l’appeler souvenir, on a beau dire qu’elle disparaît, on a beau dire et vouloir dire que tout s’en va, tout ce qui est vrai reste là. Quand la vérité est laide, c’est une bien fâcheuse histoire. Quand la vérité est belle, rien ne ternit son miroir. Les gens très âgés remontent en enfance et leur cœur bat là où il n’y a pas d’autrefois.(Jacques Prévert, Antibes, 1963) A Léa Ce soir, pourquoi je pense à toi ? Elle tenait l'épicerie du village j'étais petite, elle était vieille ou vieillie par mes yeux d'enfant ? Elle vivait là dans l'amoncellement des choses et mâchait de la pulpe d'orange contre la sinusite, disait-elle derrière un rideau qui avait dû être rose sa mère était toujours assise muette, sans doute, aveugle peut-être des arômes flottaient dans l'air mélangés et quoiqu'on lui demandât, elle allait le chercher. Elle s'était mariée et, disait-on, son mari s'était enfui avant le consommé elle était restée dans son épicerie à vendre des soupes avec sa vieille mère à côté et leurs habits noirs sentaient l'étoupe Sur la porte en bois une main, un heurtoir de bronze est toujours là mais les odeurs ont disparu Jamais Léa et moi non plus d'ailleurs n'a dû songer un seul instant que dix mille ans plus tard je ferai un poème en forme de cœur* rien que pour elle. (joailes ------) 14 février 2024 * j'ai épargné à mes lecteurs bien des torticolis, mais écrire en forme de cœur c'est joli ! (voir l'image jointe) Modifié 14 février par Joailes 4 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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