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Rédaction à l'école de Saint Valentin


Joailes

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Introduction :

 

Des Valentin s'approchent à pas feutrés des vitrines cherchant quelque idée pour leur Valentine.

On est en l'an lointain de la sérénade et puis en l'an deux mille.

La fête devient futile.


 

Développement :

 

Un Valentin en particulier regarde les choses proposées en prenant bien garde de réfléchir, est-ce que l'amour s'achète, se demande-t-il en se frottant la tête.

D'autres vont au petit bonheur la chance, puisant dans l'abondance.

Ce Valentin là prend le temps, s'étonne devant les prix des choses sans importance.

 

Les dessous affriolants en dentelle de Chypre rouges ne sont pas trop son genre, elle y verra là une invitation un peu douteuse à les enfiler devant lui.

Non, autre chose.

Un gros bouquet de roses ?

Non, c'est d'une banalité morose.

Ce tableau en clair-obscur peut-être ?

Non, elle préfère regarder par la fenêtre.

Ces livres … mais lequel choisir  qu'elle n'ait déjà lu ?

L'histoire d'un vampire, celle de Landru ?

Non, elle invente elle-même ses histoires, ce serait malvenu.

Au rayon poésie, il ne reste plus grand-chose

et puis, s'il ose,

il écrira lui-même quelques alexandrins

en lui prenant la main.

Bon, quoi alors ?

Une bougie, un soliflore ?

Une boîte de thés de Ceylan

du parfum , de l'encens ?

Un plaid, un châle

une jolie bouteille d'eau minérale ?

 

Il a trop hésité, les magasins ont fermé

il est bien soulagé.

 

Son manteau invisible perd son pouvoir, le voilà dans la rue où il fait tout noir.

Des passants circulent, les bras chargés de paquets avec de gros nœuds ridicules.

Il se dit qu'elle n'aurait pas aimé.

Il l'aime et voudrait tant connaître son plaisir

Mais l'idée ne vient pas, il sombre et il soupire.

 

L'heure approche, il promène le chien, il sait qu'elle a le loup.

Il remonte chez lui, quelque peu en courroux.

Et soudain, avisant l'échelle dans le jardin, parfumée d'immortelles, une idée lui vint.

Il se douche, se parfume un peu, se coiffe et enfile sa tenue d'amoureux.

Sous le balcon de la belle, il dépose son panier d'hirondelles et siffle.

 

…/...

 

Le printemps arrive au galop sur des chevaux sauvages et la lune sort sur son carrosse d'or ; dans la poussière du voyage elle promet un trésor.

Valentine est à l'heure, elle apparaît dans son éternelle robe noire, surprise, un peu inquiète elle tourne vers lui ses beaux yeux d'opaline.

Alors, de sa besace, il sort un sachet de pralines roses et déploie un ciel bleu.


 

Conclusions :

 

Deux pour cette histoire de la Saint Valentin !


 

La première :

 

Pinçant sa mandoline, il chante une sérénade durant une demi-heure puis déploie l'échelle et retrouve sa belle qui l'accueille avec moult baisers.

Il éteint le feu c'est un pompier.

Emue, elle dit : quel beau cadeau tu m'as fait !

Il savait ce qu'elle attendait.

Et ils se marièrent, eurent beaucoup d'enfants tous nés un quatorze février.

Ceux-ci, voulant perpétuer la tradition au fil du temps durent (oh oui, c'était dur) faire preuve d'imagination pour égaler leur grand et arrière père.

Mais jamais ils n'y arrivèrent et depuis, devant les vitrines, ils hésitent, souvent se contentent d'un bouquet abrégeant leur corvée de ce jour de galère où les marchands vendent de l'amour de misère.

Une petite boutique dans un rayon de lune a fait fortune : elle vend de l'amour à l'intelligence artificielle.

Prévoir un mois de délai avant d'être livré, les commandes étant nombreuses, affichait-elle sur sa publicité.

Et l'on pouvait avoir selon les critères entrés, tout un tas d'objets qui feraient l'affaire dans le monde

perdu de l'amour programmé du quatorze février.

FIN


 

La deuxième :


 

souvenez-vous … Sous le balcon de la belle, il dépose son panier d'hirondelles et siffle.


 

Et la bonne chienne arrive en courant, de la queue frétillant.

Elle lèche son maître, lui fait la fête.

Elle se fout de la date et l'accueille en l'entourant de ses pattes.

Valentin lui rend ses caresses et c'est tout en tendresse qu'ils finissent la nuit dans leur manteau invisible bien loin des vitrines trompeuses où des amoureux se pressent pour cacher leur détresse.

L'imaginaire est mort et l'amour s'endort.

C'est Valentine, un tout doux labrador, qui a compris depuis longtemps le secret du cadeau.

C'est elle, la belle, qui fait monter sur l'échelle la si belle ritournelle de l'amoureux aux mains vides

et au cœur plein.

… Valentin est resté célibataire et n'a pas eu d'enfant ; toutes les filles de son geôlier étaient prêtes à se pâmer mais elles n'aimaient pas les chiens aux effusions trop envahissantes, ni les infusions aux parfums de menthe, ni les petits papillons aux couleurs charmantes et il rangeait sa mandoline, déçu.

Il a eu, je vous rassure, des maîtresses à sa mesure, mais il les quittait toujours le treize février ; sa chienne l'attendait sur le balcon.

Les cadeaux pleuvaient et c'était eux les maîtres du quatorze février, dans leur manteau invisible.

FIN

 

 

Et la maîtresse me mit zéro pour avoir proposé deux fins ; je fus recalée à l'examen. 

C'était un soir de Saint Valentin, elle était pressée de rejoindre le sien. 

Je n'eus que mes yeux pour pleurer et je continuais à écrire des fins ... 

 

Lorsque soudain ... 

 

Elle ne connaîtra pas la troisième fin ;  je fus admise par Valentin, un professeur de latin qui avait trouvé ma rédaction dans son sous-main, lui aussi aimait les chiens ... 

 

(joailes -----) 8 février 2024

 

Modifié par Joailes
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