Posté(e) 8 février 2024 (modifié) En cette nuit l’angoisse M’a fait une visite. Elle avait les mains moites Et la gueule sinistre. Je lui ai dit : « Ma chère, Va balader ailleurs Ta mine de misère, Tes jambes de malheur. » Elle m’a répondu : « Tout doux, petit bonhomme! Si je suis revenue, C’est parce qu’un fantôme, Un de tes bons copains A surgi du passé. Il m’a tendu la main, C’est lui qui m’a menée Dans l’ombre de tes draps. Fais-moi donc bon accueil. Je n’ai rien contre toi Et ne suis pas en deuil ! » Je me suis éveillé Etonné et curieux Et j’ai osé plonger Tout au fond de ses yeux. J’y ai vu des tourments Anciens, de faux espoirs, Quelques égarements, Tant de souvenirs noirs. Je les ai accueillis ; J’ai affronté mes peurs. Non, je n’ai rien omis : Ni honte, ni malheur. D’un sourire sincère, Les ai remerciés Et puis, d’un regard clair, Leur ai donné congé. « C’est bien, m’a dit l’angoisse, Tu as fait le ménage. Fallait briser la glace Et chasser les nuages. Il est maintenant l’heure De te quitter, mon vieux, Et que tu fasses honneur A tes moments heureux. » Elle est donc repartie La gueule un peu moins grasse. Soudainement la vie Parut pleine de grâce. Modifié 8 février 2024 par Pascal Dut 1 1
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