Posté(e) 6 février 2024 Marins en vieille marine Les mains à gifler le vide Ils boivent à se gonfler la panse S’enlacent et songent à quitter la France Ils rejettent leurs rages en héros D’autres abjects vous jurent des rots D’un râle ils s’éteignent dans les bas-fonds bistrots L’air tristement fier d’une ardoise endettée Des poètes, des auteurs, des étrangers Des accents aigus en virgules étirées Des verbes tranchants ou des sonnets tendres La peau du visage est une croûte de mer Tout le corps se dessine en cartes à compas « Ah qu’elle est belle ma patrie à moi ! » Ils tapent les chopes sur les genoux de bois Éclabousser d’un flop ! L’avant de leurs vieux bras Un tatouage délavé se dévoile tendrement Le prénom effacé d’un amour d’antan Quelques roses pour le bouquet final Une douce prose en encre sale Marins En marine qui s’effrite Les couverts trépignent dans le gîte Tous attendent la levée des vents Fuir ! Les fêtes de joies ! Ivres de solitudes des rois Fous ! Un souffle soufre sur le foie À souffrir d’une romance qui ne vient plus Des baisers à jamais perdus Ils se soutiennent d’une accolade fripée Les épaules à soulever leurs pardons « J’étais jeune et j’étais con ! » Ils pleurent Ils rient Ils dansent sur les ports la nuit Ils crachent le vin sur leurs mégots Des mains rayées de sombres flots Ils pleurent Ils prient Ils laissent dans les ports Des bouts de leurs vies 1 1
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