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Trois rieuses à plumes fourrageaient dans l’humus.

 

- Je vous avais bien dit, chères : il y a ici des traces.

- Ces fossiles en terre ne sont guères béquetables !

- Mais elles témoignent que cette terre fut antan nôtre.

 

La décision à ce constat fut prise à l’unanimité. Il fallait les hommes déloger de la contrée.

 

Or, un de ces bipèdes qui se disent agricoles vint à passer.

 

Les trois congénères, certes se passèrent des services de l’ONU. Il ne fallait rien espérer de diplomates peu enclins à prendre en compte des intérêts autres qu’humains.

 

Et les trois paires d’ailes de prendre un martial envol, afin de donner du bec ci sur l’occiput, là sur le col. Notre paysan s’agace se fâche mais s’avise enfin que ce trio volatile n’est pas dénué de raison.

 

Il s’essaye à convaincre :

 

- Eh dame ! les coquilles ici sont d’un âge pour le moins antédiluvien et ne subsistent qu’à l’état de rares pépites. Vos ancêtres qui le rivage suivaient autrefois, n’ont plus à bail ces sillons à semailles, dites ! Dans les parages, vivante, la praire n’est plus de saison !

 

- Détrompez, rétorquèrent ces hargneuses, votre esprit trop petit pour ces nobles causes et songez je vous prie à ces eaux guère lointaines et qui remontent : du passé ne considérez point le seul ressac. L’avenir sera son retour, avec lui referons bombance. Voyez par conséquent votre éphémère présence comme une errance condamnée dès l’heure.

 

L’affaire est patience : toute la Terre nous demeure !

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