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La disparition des héros (saison 1)


Thy Jeanin

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En pleine dégénérescence était le monde.

 

 

C’était le temps rude des femmes « in ». Pour garder la ligne, elles faisaient carême et ramadan en même temps. Même la Pythie dans son delphinarium, qui ne jurait que par Flipper. Du coup, elle ne venait plus en mangeant. Cassandre avait pourtant prévenu : la civilisation télévisuelle courrait un grand danger, n’étant plus « qu’une peau de chagrin sur des os ». En vérité, celle-ci rattrapa la petite lucarne si vite que les catastrophes s’enchaînèrent de chaîne en chaîne. Et ce fut une atroce dégringolade aux tréfonds des abîmes colossaux dans les abysses de la déchéance par mille milliards de lieues par le fond. Un sabordage sans mire et sans zapette.

 

 

On perdit d’abord Tarzan sur l’écran. Il s’était tordu la cheville en chaussant des talons hauts après une nuit de rave dans la jungle. Son corps ne fut jamais retrouvé. Les pygmées -par la voix du tam tam- firent courir le bruit que Jane s’était vengée de la tendance de son compagnon à la zoophilie, mais on trouva bestial ce coup bas et il ne lui fut donné aucune suite. Ce fut alors, dans les bureaux de la Wall Street Library, l’Homme-araignée qu’on retrouva aplati contre un mur, malencontreuse victime d’un agent de service trop zélé. Le même jour, Zorro arriva dans les locaux de la police de Mexico. Il avait perdu tout souvenir de son passé et prenait Tornado  pour le cheval de Troie. On le déclara victime de la maladie d’Alzheimer, ce que contesta vigoureusement Bernardo. Celui-ci se présenta au juge en palpant son derrière d’une main et en faisant le signe Z avec l’autre. Même les paparazzi en restèrent cois, dédaignant, une fois n’est pas costume, la polémique. Les stylos restèrent dans leur gaine : c’était trop de déceptions en quelques jours.

 

 

Une bonne nouvelle, cependant, vint réchauffer les cœurs, non sans jeter dans les esprits quelque consternation. On avait enfin des nouvelles de Popeye Zesailorman. Il galérait en mer d’Egée. « Rupapaï, rupapaï » lut-on sur un parchemin posté dans une fiole de gnôle d’épinard, ce qui permit de l’authentifier. On crut que, converti à l’ail, il éructait, à son habitude,  jusqu’à ce qu’un helléniste apprenne au monde l’horrible réalité : Popeye galérait. On fit alors le lien avec Ulysse 31, pour qui la marque Citroën avait financé un prototype de véhicule amphibie nommé DS Athéna pour favoriser son périple à travers la mer des Sales Garces, challenge financé par Petit Bateau. Or, il suffisait à l’épineux amateur d’épinards, avec le concours de Circé, girl au Disney Harbour, de songer à Olive pour que la mer restât d’huile tout au long du long cours de son trajet, peinard. Pourtant, la réjouissance populaire fit long feu. On apprit en effet que Moby Dick s’était transformé par une nuit de pleine lune en satyre priapique et qu’une baleine, l’ayant avalé, avait été aperçue se curant les fanons - avec son harpon. L’accident fut corroboré par la capture photovoltaïque d’un encornet de l’espace qui avait trouvé bon d’endosser la vareuse, l’âge et la moustache du capitaine Némo.

 

 

L’humanité n’en finissait pas de pleurer à chaudes larmes ses héros. On ne tarda pas à s’en inquiéter : l’océan Pacifique, dont on sait pourtant bien qu’il ne faut pas s’y fier, déborda et engloutit Bollywood tout entier. Seules les femmes surent s’adapter en adoptant un pantalon en queue de sirène pour donner le change à Poséidon et ses poissons -dont les pires sont des femelles appelées Anna. Il s’ensuivit de laborieuses tractations avec la mer Baltique qui, pour pouvoir garder son système de marées, dut céder la Petite, celle de Copenhague, au Musée de l’Erotisme de la même ville. Encore fallut-il un temps pour faire admettre la chose aux visiteurs qui se plaignirent que les locaux « sentaient la crevette ».  Il résulta de ces incidents houleux quelques bonheurs : on récupéra par exemple quelques décors bouddhistes boudinés dans le carton-pâte, notamment de stupéfiantes stupas, grâce à King Kong que l’on berna en lui faisant croire qu’il tenait le rôle principal dans le long métrage des « Travaux d’Hercule » aux studios de la Goldwyn Mèmère. Las, le grand singe glissa sur une peau de banane. On ne le récupéra jamais.

 

 

Qui eut alors la mauvaise idée de confondre Félix le chat avec Tom, le frère ennemi de Jerry ? La Mère Michèle rappliqua aussitôt pour réclamer celui qu’elle identifiait comme son « cher disparu ». Pensez ! Elle avait dans son sac plus d’un tour, oui : à tête nucléaire. L’eusses-tu cru ? La Corée du Nord lui avait, après de secrètes négociations, accordé « un soutien sans faille ». Ce malheureux terme fut reçu comme une gifle par les Chinois qui, croyant qu’on parlait de lézardes dans leur Muraille nationale, se fendirent (la poire) de leurs bombes atomiques. En trois secondes, Hollywood disparaissait dans les flammes.

 

 

Sur ce, exaspéré par une telle débauche et jaloux de n’y être pour rien, Alien débarqua. L’on trembla pour de bon. Sa première intention fut de faire de la Terre un immense garde-manger. Taras Boulba tenta bien de lui terrasser le bulbe, aidé par Thierry la Fronde qui, dans un moment de délire, se prit pour David face à Goliath. Rien n’y fit et l’espèce humaine courait un grand risque si Laurel et Hardy ne s’étaient commis dans la comète, une affaire de trafic de cosmétiques pour cheveux qui dégénéra lorsque Dalila eut rasé Samson. Le désastre qui avait causé l’extinction des dinosaures permit de se débarrasser du reptile de l’espace. On l’ignore souvent, mais les comètes sont comateuses et se trompent souvent de trajectoire, surtout si on les distrait. Or, Laurel, jugeant que Stan ressemblait à John Steed avec son chapeau melon, et ayant décidé de chausser, par fantaisie, des bottes de cuir en remuant son popotin, fut cause d’un éclat de rire universel, ce qui fit dévier la comète et ma plume, d’où il résulte, comme dirait Cyrano, que je me chatouille pour en rire.

 

 

Télérama en fit son ramage en plein ramadan. Quel ramdam ! On frisa la guerre sainte. Alors je consultai ma plume et déclarai : ONU soit qui mal y pense et décidai de ne jamais envisager de saison 2.

 

Ouf et bonjour chez vous! Ça devenait un peu longuet, pas vrai?

 

 

De toutes façons, je reste prisonnier au Village, en tant que numéro zéro. Le numéro 2 me l’a confirmé. J’ai été échangé contre le numéro 6,666… jugé trop sulfureux.

 

 

I’m not a number. I’m a free man !

 

 

Sortez-moi de là, je sens que le capitaine va encore débarquer!

 

 

 

 

Modifié par Thy Jeanin
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