Partager Posté(e) 13 décembre 2023 La rue est défaite et perd sous décembre ses écailles d'argent une lune grotesque glisse dans le caniveau et les marrons sont froids les orgues se sont tues en pleine barbarie il reste le silence des ruines et l'odeur de la poudre - hélas, pas celle de ma grand-mère - Je revois cette avenue pleine de rires où, au bras de ma mère, je croyais voir s'élever un empire dans les frimas de l'hiver les haleines étaient bleues les baleines aussi et si je rêvais, fallait me le dire … j'ai cru que ce serait toujours comme ça Les vitrines ont gardé leurs lumières en millions de morceaux sur les trottoirs battus de pluie les éclats de verre font des miroirs qui dérangent la solitude de nuit Noël se faufile et perd en marchant les jouets inutiles, les cadeaux de vent ; ils pèsent lourd sur son épaule. Ses pieds nus enchaînés saignent sur les pavés Il tombe, se relève cent fois et soulève sa croix je marche à son côté et c'est lui qui me guide Ma mère m'attend au bout du quai mes frères, mon père et Noël et la rue revit le temps d'un solstice menant vers le port où le dernier bateau s'est paré de guirlandes Les orgues reprennent leur chant et quelques flocons tombent sur nos vieilles pèlerines (joailes ----) 13 décembre 2023 4 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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