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Posté(e)
comment_157093

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(photo pixabay)

 

 

Harcèlement…

 

Avoir si mal pourquoi, souffrir du mal de soi
Et vivre dans la peine ?
Je souhaite un beau jour m’échapper de ta loi
Pour devenir sereine…

Je repousse mes peurs, retarde mon malheur
Mais finis par admettre
Vouloir abandonner, éloigner la douleur
Pour enfin… Ne plus être.

J’avale ces cachets, ceux qui font sommeiller
Exorcisant ta haine…
Je plane dans le ciel, ne veux plus m’éveiller,
Enfin couper la chaîne.

Je sombre dans la nuit, je renonce au futur,
J’évince tes tortures !
Je quitte l’Univers car je sais que ce mur
Soignera mes blessures.

Je reviens dans le froid, dois-je traîner ma croix
Sans chaleur ni lumière ?
Avoir le mal en soi pour vivre sans le choix
D’exaucer ma prière !

 

(extrait d’un vécu en 2006)

Posté(e)
comment_157095

Un vécu fort douloureux si l’on en juge par les accents pathétiques et désespérés du poème.

Posté(e)
comment_157102

Des vers prégnants. C'est terrible, la négation de soi...quand la douleur fait chair...

"Vouloir abandonner, éloigner la douleur
Pour enfin… Ne plus être."

Heureusement, chère @Patricia, ce passé est révolu.

Une lecture si bouleversante. Un témoignage émouvant. 

 

 

Posté(e)
comment_157105

Merci pour ce partage Patricia et pour ces mots fortement évocateurs de ce qu'est la douleur qui harcele, taraude jusqu'a en perdre la face... ou 'peut etre le harcelement qui fabrique les douleurs. Et vous l'exprimez tres bien en utilisant le terme "Loi"

Il y a 1 heure, Patricia a écrit :

Je souhaite un beau jour m’échapper de ta loi
Pour devenir sereine…

Je repousse mes peurs, retarde mon malheur
Mais finis par admettre
Vouloir abandonner, éloigner la douleur
Pour enfin… Ne plus être.

 

Posté(e)
comment_157111

Je suis heureuse que vous ayez précisé que ceci date de 2006 ; on pénètre ici dans une intimité douloureuse et c'est à peine supportable, on n'en sort pas indemne. Quelques soient les séquelles, au moins vous en êtes sortie et j'espère au mieux. 

Posté(e)

 

 

 

Il y a 2 heures, Patricia a écrit :

Je souhaite un beau jour m’échapper de ta loi

 

Cet écrit bouleversant et très bien écrit me pose question sur ce mal-être et cet alexandrin ne peux m'empêcher de penser aux violences physiques et / ou psychologiques, à l'emprise.

Les conséquences sont la perte de personnalité, le sentiment de culpabilité, la honte, le mal-être, la dépression de plus en plus profonde et les idées noires, entre autre.

J'espère me tromper @Patricia.

Modifié par Papillon

Posté(e)
comment_157158

Une évocation fine du tourment imposé par le harcèlement. Emouvant et révoltant.

Posté(e)
  • Auteur
comment_157191

Bonjour et merci à vous pour vos mots et pour l'émotion qu'ils m'apportent encore aujourd'hui malgré le temps et les années.

Ecrire m'a permis d'extérioriser ce mal qui continuait de me détruire malgré mon éloignement et mon divorce mais, je me rends compte que rien ne s'oublie jamais.

-Merci Jeep @Jeep, on attend car on pense toujours que les choses s’arrangeront avec le temps... Quelle bêtise finalement de le penser et surtout d'attendre avant de claquer la porte.

-Merci Sophie @Sophie, dans le harcèlement moral c'est justement là que veut en arriver le harceleur, et le mien y était arrivé.

-Merci Paginas @Paginas, cette loi avait un prénom celui d'un ex-mari qui, au fil du temps était mentalement devenu mon bourreau et il savait en jouer.

-Merci Eathanor @Eathanor, il s'agit bien d'un témoignage personnel et c'est grâce à l'écriture que j'ai réussi à reprendre confiance en moi et surtout à croire à nouveau en la vie.

-Merci Joailes @Joailes, non, personne se peut sortir indemne du harcèlement moral et j'ai eu cette force du désespoir qui, finalement, a été cette porte ouverte sur un début de liberté. Nous sommes en 2023, aujourd'hui tout va bien dans ma vie physique mais rien n'ira plus jamais bien dans ma tête.

-Merci Papillon @Papillon, vous comprenez pourquoi tous vos poèmes sur les violences, le mal-être et le harcèlement me touchent beaucoup. Mon harceleur était aimé de tous et surtout de tous les membres de ma famille, il était toujours adulé par les autres et il savait tellement se faire plaindre que c'est à moi qu'on faisait les reproches. Puis un jour j'ai craqué et je me suis dit « plutôt mourir que de continuer à subir » et ce sont des amis qui m'ont sauvée la vie . Mais il ne suffit pas d'un divorce, d'un éloignement pour que tout s'arrête, non, ils sont très forts alors tout continue encore pendant des années après le divorce.

-Merci Thy @Thy Jeanin, un passé que je ne souhaite à personne mais un témoignage parmi tant d'autres.

Le harcèlement peut prendre plusieurs formes et plusieurs visages et il est partout, à la maison comme pour moi, mais aussi au travail, entre amis, dans la rue, à l'école de plus en plus souvent avec des conséquences qui restent les mêmes pour tous l'autodestruction physique ou mentale.

Comme je le dis plus haut, personne ne sort indemne du harcèlement et jamais on ne parvient à tourner la page. On reste cette cocotte minute éternellement sous pression avec l'envie de tout envoyer « valser » à la première contrariété. Ecrire permet de comprendre et surtout de finir par admettre que les victimes ne sont pas les responsables. Quatre ans après, en dehors de mon travail, je me suis isolée des autres, j'ai adopté un chaton et j'ai beaucoup écrit mais "il" avait décidé que rien ne serait terminé et il est revenu à la charge d'une autre façon que je raconte dans un autre poème.

Bien des années plus tard, mes écrits restent toujours sombres et noirs.

Merci à vous pour vos mots et pour la compassion de vos messages.

Belle journée à vous tous.

Posté(e)

@Patricia, l'écriture est une très bonne alternative pour extérioriser ses maux quand ceux- ci sont enfermés dans un coin de son âme, et qu'on ne parvient pas à les libérer par la parole.

Modifié par Papillon

Posté(e)
  • Auteur
comment_157198
il y a 5 minutes, Papillon a écrit :

et qu'on ne parvient pas à les libérer par la parole.

C'est surtout que finalement tout le monde se moque bien des malheurs des autres et j'ai vite compris que de parler isolait encore plus que de se taire et faire semblant d'être heureux.

Merci Papillon @Papillon

Posté(e)
comment_157245
Le 21/11/2023 à 17:32, Patricia a écrit :

Je reviens dans le froid, dois-je traîner ma croix
Sans chaleur ni lumière ?

 

Tous, nous traînons la croix.

Tous, nous avons froid.

Tous, nous cherchons la lumière.

Posté(e)
comment_157332

L'écriture est à la hauteur de la douleur @Patricia

Comme le suggère @Sertorius

"Cherchons la lumière" et la lumière jaillira !

Posté(e)
  • Auteur
comment_157359

Bonjour et merci @Sertorius, alors je souhaite à tout le monde d'avoir le courage, un jour, de se débarrasser de cette croix et de ne plus jamais accepter de porter celle des autres.

Bonjour et merci @Tarentaise, oui la lumière finit toujours par revenir mais il faut du temps, de la compréhension, de l'envie et beaucoup de sagesse intérieure pour ne plus la laisser s'éteindre.

 

Merci à vous, amis des mots, pour votre chaleureuse visite sous ce texte.

Posté(e)
comment_157366

Et pourtant, je puis vous assurer chère @Patricia qu'une lumière irradie dans vos poèmes.

Belle journée à vous.

Posté(e)
comment_157387

Prendre soin de cette parcelle du nous sans laquelle tout est fini. Infiniment difficile parfois.

Posté(e)
  • Auteur
comment_157670
Le 24/11/2023 à 12:15, Sophie a écrit :

Et pourtant, je puis vous assurer chère @Patricia qu'une lumière irradie dans vos poèmes.

Belle journée à vous.

Merci chère  @Sophiepour la gentillesse de tes mots. Je me suis battue pendant des années et je le fais encore très souvent pour que cette lumière ne s'éteigne pas. Je n'ai rien oublié de cette période mais les autres si alors ils ne peuvent pas comprendre pourquoi il est plus difficile pour moi de parler du bonheur que de peindre les tableaux sombres de l'existence.

Le 24/11/2023 à 17:55, Eobb a écrit :

Prendre soin de cette parcelle du nous sans laquelle tout est fini. Infiniment difficile parfois.

Merci @Eobb oui infiniment difficile car infiniment fragile comme un fil de dentelle toujours prêt à se briser. Le harcèlement n'est presque plus tabou, on commence à en parler à demi-mot mais il est encore trop souvent banalisé, quand on ne reproche pas aux victimes de l'avoir provoqué.

 

Merci encore mille fois à vous deux pour vos messages et merci à tous ceux qui sont passés lire ce poème qui date de 2010 (l'un de mes premiers écrits)

Posté(e)
comment_157676

Un poème très touchant où tu te livres complètement !

Je suis heureuse que tu trouves ici des âmes à l'écoute !

🙂

Posté(e)
  • Auteur
comment_158008

Merci @Alba, pour ta fidélité sur mes mots et pour ta présence ici.

 Il est parfois difficile de comprendre le mal qui ronge une personne mais je pense que l'écriture est cette pince qui arrache les clous enfoncés depuis tellement longtemps qu'ils finissent par rouiller.

Il y a 17 ans déjà, j'avais besoin de cette écoute mais je n'arrivais plus à parler, maintenant que tout va mieux je raconte et je remercie du fond du coeur tous ceux qui sont venus lire et partager ce témoignage car aujourd'hui le harcèlement commence à être légèrement reconnu mais la route est encore très longue.

Posté(e)
comment_158747

Bravo. Un poème beau et poignant qui a dû t'aider à exorciser ta douleur.

Effectivement, les profondes blessures, qu'elles soient physiques ou psychiques, laissent des cicatrices. Mais tout en restant pudique et digne, il faut en être fier. Parce qu'on a survécu.

 

Comme disait Nitzsche : "Ce qui ne nous détruit pas nous rend plus fort."

Posté(e)
  • Auteur
comment_159144

Bonsoir et merci @Le Hamster pour tes mots et pour ton passage sous les miens.

Je suis bien d'accord, même si le passé est douloureux il faut toujours savoir en être fier et ne jamais avoir honte de ce qu'on est ni de ce qu'on a été un jour.

Ecrire permet aussi de comprendre que finalement la responsabilité des autres n'est pas systématiquement provoquée par une tierce personne et encore moins par les victimes.

Ce qui ne nous détruit pas nous rend plus fort.... Oui mais les cicatrices sont autant de fêlures qui fragilisent un édifice et jamais les pages, mêmes les plus belles n'arrivent à recouvrir en totalité celles du passé.

Merci encore pour les mots et pour ce partage qui fait beaucoup de bien à l'esprit.

  • 2 mois plus tard...
Posté(e)
comment_165221

Il est difficile de faire un commentaire après tout ce qui a été dit.

Ce témoignage sous forme poétique est une sorte d'étendard à déployer pour toutes les victimes de harcèlement. Je lis l'envie d'échapper dès la première strophe et celle de "ne plus être" dès la deuxième. Cette idée voilée de suicide ou d'attente du coup fatal montre combien sont infranchissables les difficultés à surmonter. 

Ne pas se laisser disparaître, ne pas pas finir par l'absence d'être mais s'acharner à être, bien au contraire.

 

Vous avez tout mon respect pour ce texte et la façon dont il est écrit Mettre une étoile à la fin de mon propos comme je le fais habituellement me paraît déplacé. Je laisse donc un silence, à l'opposé de l'indifférence.

 

Le 21/11/2023 à 17:32, Patricia a écrit :

vivre sans le choix

Garder suffisamment de force pour faire le choix de vivre sans son bourreau. 

Posté(e)
  • Auteur
comment_165547

Bonjour @Bollinger

Je ne pensais plus revenir ici mais vos mots m'ont beaucoup touchée et votre compréhension des miens prouve que vous êtes une personne généreuse et à l'écoute du ressenti des autres.

Il est très difficile de revenir après, et franchement, je sais qu'on ne revient jamais entièrement car il y a toujours des éclats de noirceur qui restent profondément ancrés dans le corps et dans l'esprit et pendant très longtemps, on fait "payer" aux autres tout le mal qu'on a subit.

Cette envie de ne plus être perdure longtemps même lorsqu'on réussit à quitter son bourreau et, j'avoue que d'écrire mes émotions (même si parfois ces écrits dérangent les autres) ont été ce tremplin qui m'ont permis de retrouver une certaine forme de sérénité mais rien ne s'arrête vraiment face à ces gens là, et souvent le harcèlement continue sous d'autres formes et mon harceleur avait l'art et la manière de me poursuive encore pendant quatre ans après mon divorce et il a fallu un jugement pour qu'il finisse par me laisser tourner la page de cette sordide histoire de couple.

Je ne suis qu'une goutte d'eau dans cet océan d'injustice et d'acharnement que subissent beaucoup de femmes et, j'ai eu la chance qu'il ne me tue pas d'une façon ou d'une autre.

Merci sincèrement et du fond du coeur @Bollinger pour votre fidélité et pour l'émotion de votre message.

Amitiés poétique et belle journée à vous.

Modifié par Patricia