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Compère Larouihouste (1/2)


Thy Jeanin

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                Amis lecteurs, ma plume et moi-même sommes ce jour en la meilleure des formes qu’un spécimen de la gent plumitive puisse rêver. C’est pourquoi j’ai le plaisir de vous annoncer mon projet de vous narrer les très-érotomaniaques aventures de compère Larouihouste, dont je prétends régaler votre aimable curiosité, née à n’en pas douter de la tendance contemporaine à se titiller tous azimuts l’hypophyse bulbeuse, cette glande sœur de l’hypotalmud, voisin de l’hypercrampe zygomatrique, temples secrets et précieux de notre héritage instinctivo-reptilien. Or çà, je vous en promets une belle dilatation ratatale !

 

Compère Larouihouste, en deux mots et une ponctuation, est un drôle de la plus savoureuse espèce. Roi incontesté du jeu de mot, il distrayait il y a peu ses concitoyens de la république pingouine de Patatalagonie par ses calembours intempestifs et affectionnait tant ce précieux loisir qu’un jour, il ne put s’empêcher d’interrompre le très solennel discours du président à vie de ce petit Etat. Le premier des Patatagonisants dut s’y reprendre à plusieurs fois pour commencer son laïus.

 

«  Pingouines et pingouins...

- Etes-vous Breton ? demanda Larouihouste.

- Comment ? fit le président interlocutionné.

- Allons, pas de cachoterie chez les démocrates, répondit Larouihouste. Je devine bien votre celtitude. Vous devez donc savoir qu’en breton, bara se dit le pain. Ne nous causez donc point de paingouin, vous prié-je, mais de baragouin, afin d’être plus à propos.

- Mes... Mes chers concitoyens, reprit l’allôcuteur, sans prendre la peine de savoir qui était au bout du fil qu’il avait perdu.

- Non mais dis donc ! Con citoyen toi-même, l’interrompit Larouihouste.

- Chers électeurs, tersa le président dont les crazy dents grinçaient à l’envi et qui tentait mal à la bile-ment de se contenir, car il devenait spasmodiquement rouge.

- Bonne idée ! repartit Larouihouste.

- Hein ?

- Ecris-nous plutôt, car il est juste de nous dire plus « lés lecteurs » que zélés z’auditeurs, pour sûr à c’t’heure. Cela, du reste, nous reposera de tes postillons. »

 

C’en fut par ma foi cette fois trop. Le président décréta sur le champ que l’on tirât le bougre comme on eût fait d’un lapon, ou, à tout le moins, d’un lapin. C’est que l’éminent chef de l’Etat n’était pas en état d’en subir tant. Ce, d’autant moins que compère Larouihouste était son seul public en cette déserte contrée. Les pingouins, certes, constituaient une foule de fieffés incultes qui ne se déplaçait jamais, ne sachant même entendre le françois (ou quelque autre bara-tin), attendu que leur état de manchots ne les autorisait en nulle façon de tenir le moindre livre afin d’en entreprendre la lecture.

 

Compère Larouihouste, farceur dans l’âme, l’âme farcie de facéties, saisit l’invective au vol et la prit au pied de la lettre. Décidé à pousser jusqu’au boutistement la comparaison avec Maître Jeannot, escamoteur de carottes, il décida de s’adonner frénétiquement à la fornication...

 

Larouihouste, il faut revenir sur ce fait, était, mais on l’aura deviné, une forte tête. Ce que les médecins et les cuisiniers avaient tôt constaté, à sa naissance même, le taxant, aussitôt que né, d’hydrocéphalie aïolique. Pour remercier ces messieurs du terme peu flatteur, il leur avait allègrement arrosé le nez d’un vigoureux et aromatique jet d’urine...

 

« Comment ! Goujat ! Vous osez ! Moi, un fornicateur ! Moi, un hydrocéphale ! Moi, un pisseur ! »

 

(Compère Larouihouste, je vous prie avec la plus vive véhémence, de ne point m’interrompre lorsque je relate vos granguignolesques aventures. Cela, je vous assure, est du plus mauvais goût, eu égard aux lois élémentaires de la narration. De plus, vous dysturbez notre ami lecteur qui se frotte la tête à n’y comprendre rien !)

 

«  Ah fichtre ! Ah diantre ! Il faut peut-être que je vous m’abandonne à de telles turpitudes et les endosse sans coup férir ? »

 

(Compère Larouishouste, de grâce, ne troublons pas notre public au moment où je vais lui livrer vos libidineuses forfaitures !)

 

 - par Asmodée et Belzébuth ! je vous interdis d’écrire une ligne, un mot, une virgule de plus ! Qu’on m’apporte mon bâton afin que je montre à môssieu le raturateur de quel bois je chauffe mon incinérateur !

 

(Compère Larouihouste !... Non !... Vous ne sauriez frapper qui fait connaître une geste des plus réjouissante... Compère !... Aïe !... Là !... Rompons les bâtons ! Ouille ! Allons, vous êtes un trop turbulent personnage !)

 

- Ah mais je veux...

 

FIN

 

- Comment : fin ? Et si je...

 

(SILENCE !)

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