Partager Posté(e) 3 octobre (modifié) Lorsque l’été le déposa de ses ailes délicates et fleuries, il avait à peine grandi – et n’eût fait même une des sept lieues, sans quitter ce lieu maudit. Poussé par une curiosité magnétique, il s’arrêta en chemin et, pour la première fois depuis son échappée, toisa le labyrinthe. Alors, il vit. Aucun de ses frères ne donnait signe de vie. A larges traits, quelqu’un là-bas prenait possession des horizons. Les nimbes roulées sur leurs noires épaisseurs figurèrent une vaste barbe bleue électrique d’où jaillissaient, tels des crocs d’argent, des tonnerres tigrés comme fauves. Des joues vineuses rutilaient comme rubis furieux et des yeux d’or fulguraient dans le ciel. Telle était la voix du stentor qu’un ouragan perdu en agitait les mille timbres. Il fut jeté à terre par un rire terrible sous un déluge de feuilles complices – et l’ogre pleurait, ayant perdu son repas. Il y a des avantages à rester petit quand on n’a plus de caillou – pas même en chaussure. Alors il connut que l’été était dévoré et que l’ogre nouveau portait nom Octobre, peu sobre, avait large denture et vivait de froidure. Modifié 3 octobre par Thy Jeanin 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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