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Visite nocturne


Pascal Dut

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On a beau être de très bonne composition ; être très très accueillant ; avoir envie de voir des gens, beaucoup.

En ce petit matin même pas encore balbutiant, les aimer follement et, pour chacun d’eux, éprouver un fort besoin de leur donner une belle accolade, gros bisou claquant sur la joue.

 

Je me dis malgré tout, en les regardant tendrement faire leur farandole déjantée, que tous ces amis que j’accueille avec chaleur dans mon auberge - ces pensées, ces émotions, qui ont répondu présents, fidèles, et ont débarqué joyeusement, avec champagne et pétards, à ma fête – sont vachement bruyants, fatigants. Vivants, certes, mais j’ai tant besoin de sommeil.

 

Dans quel état sera mon auberge, mon joli salon, ma cuisine, mes chambres à coucher quand, lassés d’avoir fait la fête, bombance et libations, ils se retireront, sans même prendre la peine de fermer portes et fenêtres, d’éteindre les lumières, de ramasser les restes de leurs exubérances?

 

Au taulier, épuisé, de faire ensuite le ménage. Eh oui, c’est ça, les amis. Ravis de te voir, mais impitoyables.

 

Donc, en cette fin de nuit ou en ce jour naissant, je ne suis plus sûr du moment exact, ils sont tous là, mes potes, bras dessus, bras dessous, se sont mis en costumes guindailles et ripailles.

 

Il y a la Passion et la Tendresse qui sont arrivées, enlacées, tout sourires, m’ont embrassé avec chaleur.

Dans leurs pas, débraillés et butors, sans même s’essuyer les pieds, la Colère et ses moutards turbulents : la Honte et la Honte de la honte (ce sont de vrais jumeaux), la Tristesse et la Peur (les cadets).

Et il y avait aussi : l’Espoir des jours meilleurs, le Remords, que j’ai serré très fort dans mes bras, la famille Regrets – elle était là toute entière, du bébé à l’aïeul tout blanc.

 

Quel tintamarre, ça parlait haut et chantait fort ; ah, j’oubliais, l’Impatience et l’Attente, ces très vieilles amies, qui se sont pointées un peu plus tard. En retard, comme d’habitude.

 

Voilà, ils étaient tous là, jusqu’au matin, au rendez-vous de ma fête ; suis crevé.

 

C’est eux qui ont picolé, c’est moi qui ai la gueule de bois. Va falloir que je remette de l’ordre dans tout ça !

 

 

 

 

Modifié par Diane
Orth. Remords
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