Posté(e) 9 novembre 20186 a comment_9039 Entre les bretelles du ruisseau poivre noir, L'oiseau vient se poser, je me cache pour voir; L'affriolant frottis affrète les feuilles frites... La Belle friande, s'évertue, favorite, À gratter un fouillis sur la mousse écumoire. La forêt fait silence et s'écoute infusée, Le soleil par à-coups de prénoms ajourés, Proclame sur le sol la lignée du festin. Je me tiens coi, splendeurs! La piqueuse aux gredins Va bénir la branchette et le ver agité!... Près des chênes sacrés, totems veinés de lierre, Quand la brise serpente au cellier des fougères, Quand les guêtres de brume ont chaussé les sapins, Les senteurs fourmillent et la truffe du chien Piétine de piété en pistant des prières... Foudre! Fusée! Furie!...Boulet de plumes en flammes! Était-ce une sorcière estompant l'entre-charme?! Au pied d'un arbre mort, elle encochait une ombre, Aussitôt volatile et croulant d'interrompre Ce clin d'aile au fourré qui plut à ma jeune âme... Gibier d'un autre azur cherchant l'ondée suprême! Bel oiseau mystérieux, vole à même un poème! Une becquée d'étoile, un berceau de genêt, Les édredons soyeux d'une lune initiée, Sont-ce ces nids secrets où tu couves un diadème? D'un éclair mordoré la Dame a fait son choix, Et moi l'observateur qui ne chasse, ma foi, Qu'avec un rêve épars dans les nues mandolines, J'ai donc vu sa baguette ordonner les collines, La magie au long bec orchestrer les sous-bois! Modifié 9 novembre 20186 a par Frédéric Cogno
Posté(e) 9 novembre 20186 a Administrateur comment_9052 C'est lassant de se répéter et d'écrire une nouvelle fois "superbe" mais par contre, aucune lassitude de vous lire 🙂 Une question me taraude. Vos poèmes dénotent de votre part un sens de l'observation certain. Fort de cela, vous êtes-vous essayé à la photo paysagiste ?
Posté(e) 9 novembre 20186 a Auteur comment_9067 Il y a 2 heures, Eathanor a dit : C'est lassant de se répéter et d'écrire une nouvelle fois "superbe" mais par contre, aucune lassitude de vous lire 🙂 Une question me taraude. Vos poèmes dénotent de votre part un sens de l'observation certain. Fort de cela, vous êtes-vous essayé à la photo paysagiste ? Merci à vous. La nature nous a donné et m'a donné peut-être cette chance d'être en communion permanente avec elle. Tous les sens sont éveillés. L'oeil bien-sûr, mais aussi très important l'odorat et le goût..Et une curiosité sans relâche..Cet art de s'étonner aussi comme un enfant.. Cela permet d'être en extase certes, mais aussi de vomir ses tripes lorsque la terre est souillée et saccagée. Le prix à payer pour l'être photo-sensible.. J'adore la photo mais c'est la peinture qui me toucherait le plus en profondeur. La poésie a su m'accueillir autodidacte. Pour la peinture il me faudrait une formation sérieuse. J'ai fait des choix: la Poésie, le chant, un peu de musique, de cuisine, d'oenologie en petit amateur.... Modifié 9 novembre 20186 a par Frédéric Cogno
Posté(e) 9 novembre 20186 a Un très beau texte, avec des images nuancées et des sonorités qui créent comme une sorte de crépitement, celui que l'on entend lorsque l'on marche sur les feuilles.
Posté(e) 9 novembre 20186 a Semeur d’échos comment_9073 Voici un texte absolument magnifique comme une promenade en forêt, tout y est : les senteurs, les beautés naturelles et la poésie à l'état pur ! Merci Frédéric de ce partage bien agréable ❤️
Posté(e) 9 novembre 20186 a Belle balade champêtre au cœur de la complexité du monde environnemental. Tous les sens frétillent.
Posté(e) 9 novembre 20186 a La Forêt est un thème de prédilection pour vous on dirait, Frédéric 🙂 On devine, à vos descriptions très détaillées que vous avez dû y passer de très longs moments à communier avec la nature. J'aime tout particulièrement le dernier vers: "la magie au long bec".... C'est très beau!
Posté(e) 10 novembre 20186 a J'ai particulièrement aimé les allitérations en f dans le premier paragraphe. Elles évoquent bien le froufrou d'une nature qu'on écoute en catimini. Joli poème.
Posté(e) 12 novembre 20186 a comment_9234 Le 09/11/2018 à 23:16, Frédéric Cogno a dit : Merci à vous. La nature nous a donné et m'a donné peut-être cette chance d'être en communion permanente avec elle. Tous les sens sont éveillés. L'oeil bien-sûr, mais aussi très important l'odorat et le goût..Et une curiosité sans relâche..Cet art de s'étonner aussi comme un enfant.. Cela permet d'être en extase certes, mais aussi de vomir ses tripes lorsque la terre est souillée et saccagée. Le prix à payer pour l'être photo-sensible.. J'adore la photo mais c'est la peinture qui me toucherait le plus en profondeur. La poésie a su m'accueillir autodidacte. Pour la peinture il me faudrait une formation sérieuse. J'ai fait des choix: la Poésie, le chant, un peu de musique, de cuisine, d'oenologie en petit amateur.... Beaucoup de points communs avec vous Frédéric
Posté(e) 12 novembre 20186 a comment_9246 @Frédéric Cogno Magnifique ! Heureux de pouvoir lire vos textes sur ce site. La bécasse est un oiseau malin, son vol en zigzag la rend difficile à tuer (précision : je ne suis pas chasseur).
Posté(e) 12 novembre 20186 a Auteur comment_9249 il y a 20 minutes, Yguemart a dit : @Frédéric Cogno Magnifique ! Heureux de pouvoir lire vos textes sur ce site. La bécasse est un oiseau malin, son vol en zigzag la rend difficile à tuer (précision : je ne suis pas chasseur). Merci beaucoup. Je ne suis également pas chasseur. J'accompagnai mon père. Mais je défends une vraie chasse de tradition pratiquée par des chasseurs éclairés et érudits soucieux de préserver la nature et son écosystème loin des viandards et du pochtron du dimanche qui jettent l'opprobre sur cette activité très décriée aujourd'hui. Ce chasseur exemplaire qui "prélève" le gibler sous conditions et autorisations, élèvent et éduquent souvent des chiens indispensables notamment pour chasser la bécasse. Chez moi en Provence une bécasse se mérite. C'est un gibier qui deviendra un mets d'exception pour celui qui évidemment saura savamment cuisiner l'oiseau.