~ Les commentaires sur les sujets sont uniquement visibles des membres de notre communauté ~
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…

Doit contenir au moins 3 caractères.

Aller au contenu

La mer (I)


Frédéric Cogno

Messages recommandés

 

Assaillie d’ombres flasques, ô abysses fécondes !

Tu gifles tes aveux sur les rochers meurtris,

Un appel surgirait de tes gorges profondes

Où dorment les secrets sous le sable contrit.

 

 

 

La belle sommeillant dans le creuset des songes,

Le souffle, son galant, pressé comme une éponge,

Par un liseré blanc que l’on voit apparaître,

Allaite en câlinant la vague ou bien le tertre.

Son étoffe est glamour en proie aux abandons,

Le vent a fait frémir l’orée d’un mamelon,

Il chaloupe son chant amoureux d’un sillage,

Il croit coller l’oreille à un doux coquillage.

Au berceau de sa nuit, du grand large à nos terres,

Voilà qu’on sent gémir l’immense baptistère.

 

Au cœur d’un rêve épars, proche du coryphée,

Des voix continûment appellent les baisers,

Echo d’un ermitage obscur et éolien

Où le deuil et l’étoile au verset d’un crachin

En lapant l’au-delà sous l’archet bleu-marine

Rejouent de la viole étale et azurine.

Parfois, elle a ce jet s’annonçant plus farouche,

Rauque expiration de l’abîme à sa bouche,

Comme on tousse une perle au fond des gorges d’ombre

Qui sort puis disparaît plus vite que le congre.

Ô noyés chamarrés qu’elle expulse à mi-voix

Couverts de goémon, de tritons sans pavois !

 

 

Elle sommeille bien. Brises, plaintes, soupirs…

Que de gémissements en joyaux du zéphyr !

Voyellant les rochers qu’elle remouille encore,

Alors que sous ses draps ses seins enflent retors,

Dans le creux d’un coussin aux franges giboulées,

Si d’aventure, ô chance ! on vient à déceler,

Sous les feuillures d’or et les chastes rouleaux,

Caressant nos cheveux, sans syllabe, un long mot,

C’est qu’elle fraie un râle au brouet de secours,

Et, Psyché ranimé par le baiser d’amour,

Elle s’étire enfin, laissant aller ses jambes,

Et son lit presque ouvert froisse des dithyrambes.

 

Assaillie d’ombres flasques, ô abysses fécondes !

Tu gifles tes aveux sur les rochers meurtris,

Un appel surgirait de tes gorges profondes

Où dorment les secrets sous le sable contrit.

 

A suivre...

 

  • Merci 13
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...