Partager Posté(e) 12 mars (modifié) Les fenêtres sont trop petites pour laisser entrer les étoiles mais à la porte du chalet c'est l'univers entier qui me pénètre et m'apaise … C'est un petit chalet orangé qui ne veut pas payer de mine rescapé des forêts que l'homme assassine ; il écrit des poèmes au crayon à papier ou à l'encre violine sur une grande feuille à petits carreaux que l'automne a déshéritée il n'y a plus de saison mon cœur y fond comme la neige sur les cimes pourquoi faut-il que j'y revienne à chaque fois ? Si l'herbe est plus verte ailleurs c'est un secret où fredonne une rivière entre les bras des mélèzes si bleus il se fait tout petit c'est un chalet de nuits brèves juste assez grand pour le poêle et un lit où flambent quelques bûches de clarté indécise et de valses de rêves tant vécues pour finir entre quatre planches c'est le cas de le dire sans vouloir le jurer tout est pierres bois, et vérité, l'homme y est rare et marche à pas feutrés. La nuit est chaude et vraie, noire, immense, toutes les étoiles signent de leur nom l'univers à petits points de broderie d'argent qui ont plus de valeur que tout l'or des marchands Ici est le vrai silence que seule, rompt la cloche fidèle qui égrène les heures comme les petits pois au bout de la table de la cuisine sans déranger tout en haut du vieux clocher où dorment dans les nids de jeunes hirondelles qui ne sont pas parties veillées par le hibou poli qui dit bonjour alors que c'est la nuit chaude et vraie, noire, immense, avec des chariots, des ourses et des comètes qui lâchent leurs cheveux dans l'odeur des vaches rousses, du foin, du bois qui se consume, du chaudron où mijotent des souvenirs posthumes la solitude chaude et vraie, noire, immense. Une formule de magie sort de la nuit chaude et vraie, noire, immense, une bise de folie, sous les toits du bois qui pense fait craquer de toutes parts les vieux os du chalet orangé, qui ne veut pas payer de mine. Tout est là, je m'en doutais. Les étoiles sont cachées tu sais, dans le ciel urbain tellement pathétique ! Et j'emplis mes flacons de ces parfums bucoliques pour avoir la force de retourner en ville demain. C'est toi qui m'as quittée et j'ai eu peine longtemps à retourner dans cette nuit chaude et vraie, noire, immense, delà ma solitude entre les bras des mélèzes si bleus. J'y suis ; il faut que j'en reparte à l'aube, chaude et vraie, rose, immense ... (joailes – 11 mars 2023) Modifié 12 mars par Joailes 12 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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