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Posté(e)
comment_8744

J'efface les arbres à demi-nus,

les fleurs qui frissonnent sur les talus,

j'efface cette larme qui s'en allait couler

ce poème bête sur le coin d'un cahier,

le temps cruel qui passe sous la fenêtre,

les mots d'amour qui vont disparaître

j'efface les vitres, les portes et le toit

la maison fond sous mes doigts,

les gens qui marchent vers rien

le vent, la nuit, le chat, le chien

et puis le ciel, la terre, les quatre chemins,

la pendule, le buffet, la table et le pétrin,

la mer aux contours indistincts,

l'orage qui venait, le soleil du matin.

J'efface tout, me reste feuille blanche

je dessine à présent une petite branche

où va se poser l'oiseau sans ailes

qui ne s'enfuira plus, un coin de ciel,

il me faudra du rouge et du bleu

et de l'orange pour faire du feu.

Je jetterai cette satanée gomme, si je suis sage,

car elle efface tout sur son passage …

(J.E. Nov.2018)

 

 

Modifié par joailes

Posté(e)
  • Administrateur
comment_8746

Un poème que j'ai apprécié. Cette liste à la Prévert est délicieuse et la fin ne l'efface en rien.

Merci pour cette lecture très plaisante Jo.

Posté(e)
comment_8769

@joailes C'est c..., mais jusqu'à présent j'aime ce que tu écris. N'y vois aucune basse flatterie ou un quelconque remerciement pour m'avoir comparé à un roi (😉), ce que j'écris ici est sincère. Tu me fais sourire, tu m'émeus, tu me donnes du plaisir... et quelle imagination ! Bon, j'arrête, ça commence à faire trop et je risque de le regretter plus tard 😊.

Posté(e)
  • Auteur
comment_8776

Je ne sais pas si c'est c.. mais ne regrette rien, ni maintenant, ni plus tard ! Je l'ai avoué déjà, j'aime les compliments. Alors, si je n'ai plus qu'un lecteur, tu seras celui-là ! 🙂 Merci.